Jusqu'au 13 janvier, en soirée, la population de la capitale de l'Ahaggar a vibré aux sons et rythmes d'une musique belle en sonorités incitant à bouger, à se trémousser à danser sans retenue, sans s'en rendre compte. Mercredi dernier, dès 20h, plusieurs centaines de personnes ont déjà envahi la place du 1er Novembre, par curiosité pour certains, par amour à la musique pour d'autres. Un seul mot d'ordre : s'amuser et faire la fête. C'est Chougli et son ensemble de Djanet qui ouvrirent les festivités. Très apprécié dans cette région du pays, le chanteur a conquis la foule dès les premières notes. Il interpréta des chansons d'amour, sociales et évidemment son grand tube dédié à l'équipe nationale : One, two, three, viva l'Algérie, repris en chœur par les spectateurs. Itran n'Haggar de Tamanrasset a, lui, reçu les ovations du public qui ne cessait d'acclamer le groupe et d'applaudir. Versée dans la fusion, Itran n'Haggar a su allier le traditionnel et le moderne, allant de le même sens que son aîné Tinariwen. Des notes qui transportent, teintées de blues sortant directement des guitares électriques et du jembé et autres batteries… Bambino du Niger et le Vieux Farka Touré (Mali) ont, eux, mis le feu. Pour le premier, c'est un retour au passé, car Tamanrasset a été la terre d'accueil des ses parents quand ils ont quitté leur pays. En étoile montante dans le paysage musical africain en général et nigérien en particulier, Bambino a su faire entendre sa voix dans ce festival. Ce qu'il présenta cette soirée-là, c'est l'art de la mélodie : accessible, structurée et structurante. Une belle prestation. Quant au vieux Farka Touré, c'était l'apothéose de cette soirée. En digne héritier de son père Ali Farka Touré, ce prodigue de la musique malienne a transporté l'assistance dans un délire de sonorités et de rythmique flirtant avec plusieurs styles, tels que le jazz, le blues… Jeudi soir, la soirée s'annonçait d'ores déjà prometteuses : DJ Modj (Mali) et trois têtes d'affiche : le groupe Ferda (Béchar), Amadou et Myriam (Mali) et Diblo Dibala (République démocratique du Congo). À peine installés, les membres du groupe Ferda, tout de blanc vêtus, entamèrent leur programme. Egal à la réputation de son art, ce groupe a charmé l'assistance avec son répertoire. Les spectateurs réagissaient en applaudissant. Même des youyous fusaient de partout, surtout quand le chanteur entama le grand succès Sidi Benbouziane. Juste après, le tant attendu duo malien Amadou et Myriam. C'est avec Bienvenue au Mali qu'ils exprimèrent leur joie de participer à ce festival des arts de l'Ahaggar. Communiquant avec leur public, ils n'eurent de cesse d'enchaîner les chansons rythmées et dansantes, un mélange de traditionnel malien et de moderne (jazz & blues). C'est avec le tube qui les a fait connaître à travers le monde Un Dimanche à Bamako qu'ils quittèrent la scène sous une salve d'applaudissements. Pour terminer cette soirée chaude malgré le froid hivernal, Diblo Dibla a relevé le pari de conquérir un public connaisseur et ce, grâce à sa virtuosité et “ses doigts magiques” qui grattaient la guitare. Trois jours durant, la ville Tamanrasset a non pas vécu un événement musical, mais elle l'a créé. Une foule enthousiaste, une programmation de haute facture. De grands noms de la chanson algérienne, africaine et subsaharienne ont dévoilé un talent plus qu'avéré car reconnu dans leurs pays respectifs mais à l'étranger également