Dans un esprit festif jazz, la musique du groupe est gorgée de soleil et leur enthousiasme contagieux... C'est sur un rythme latino que nos pas ont dansé mardi soir à la salle Ibn Khaldoun. De la salsa bien épicée venue de Marseille, là d'où est originaire le groupe Conjunto Massalia (Massalia, le nom grec de Marseille). Ce dernier n'a pas failli à sa promesse. Oh, que non! Nous faire vibrer, trémousser et danser sous les airs endiablés de la musique latino-américaine et ses contingences africaines. C'est la quatrième fois que le groupe vient se produire en Algérie sur initiative de On Live Evènements. Elle a juré de ne plus les lâcher et elle n'a pas eu tort. En effet, la musique, forcément, ça crée des liens. Ça rassemble. Mais entre-temps, le groupe s'est reformé. On y trouve aujourd'hui Doumé «le tchatcheur» au chant et composition, Franck à la percussion et aux timbales, Jérôme au congas, Marise à la contrebasse, Philipe à la trompette et trombone, Bertrand au piano et Frédéric, 2e trompettiste. Huit musiciens déjantés qui ont enflammé la scène et inondé le public de ces rythmes venus des quartiers pauvres et hispaniques de New York, où est née la salsa, qui veut dire sauce en espagno; C'est aussi le mélange de rythmes de tous ces pays en contact avec la mer des Caraïbes, Cuba, Panama, Porto Rico, la République dominicaine, le Venezuela et la Colombie. Et c'est dans cette dernière que Doumé a passé 6 ans de sa vie, baigné dans cette atmosphère de mélodie envoûtante. Doumé et ses potes nous ont servi un bon plat musical, à vous faire tourner la tête et vous déhancher sans aucune retenue. Un concert en deux «set» (2 parties) où le Conjunto Massalia revisitera les titres de leur ancien album, Por fin liego, comme le dernier Liévalo en tu corazon qui veut dire «porte-le dans ton coeur», sorti en septembre de l'année en cours. Bamba spécial. Tout va changer de Michel Fugain et adapté à la «sauce» salsa, Elaseo de Cubia Masalia sont quelques titres que le groupe a servi en se donnant complètement sur scène. C'est un véritable spectacle, les musiciens ne se contentent pas de jouer, mais dansent aussi, nous communiquant ainsi l'envie de suivre la cadence de leurs pas. Leur enthousiasme est contagieux, leur musique ensoleillée. Elle répand du bonheur dans nos coeurs. C'est l'objectif de leur dernier album. Le groupe, «classe» dans ses habits - pantalons noirs, chemises rouges - hormis le leader Doumé tout vêtu de noir, Conjunto Massalia «sonne» le rythme percussif de l'Afrique et vous « met la fièvre » des tropiques. Dans un esprit jazzi festif affranchi aujourd'hui du style traditionnel cubain, appelé communément le «son», le groupe joue désormais des compositions modernes inspirées de toutes ces sonorités afro-cubaines. «On a une couleur à nous, une musique empreinte de nos influences», explique Doumé. «On la pratique depuis pas mal d'années. Il y a chez nous une maîtrise d'un niveau incontestable de cette musique», fait-il remarquer à tous ceux qui se demandent pourquoi des Marseillais jouent de la salsa. Il n'y a pas de frontières en musique. Elle réunit tous les peuples et rapproche les cultures. Preuve en est ce titre fort éloquent qui figure sur le dernier album des Conjunto Massalia et interprété remarquablement sur scène, Musulmana. Un morceau fort remuant qui rappelle par certaines touches le tempo maghrébin. Un hommage du groupe à la femme algérienne en général et à Leïla O. en particulier, qui a fait que les visites du Conjunto Massalia en Algérie se multiplient. C'est aussi en remerciement à l'accueil chaleureux que le groupe trouve ici chaque fois qu'il vient. Le seul bémol cependant de la soirée, un public clairsemé. Dommage. Il a raté une occasion en or de faire la fête. Conjunto Massalia se produira ce soir à Oran. Il aura ainsi bouclé sa petite tournée en Algérie, avant de s'envoler vers Genève.