Le premier responsable de l'ENSTP compte recourir à la justice pour mettre fin “aux ingérences de ce syndicat”. Le torchon brûle entre le directeur de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics à Kouba et la section syndicale Snapap de l'établissement. Cinq syndicalistes, dont le premier responsable de la section syndicale de l'ENSTP, entament, aujourd'hui, au sein de l'institution, une grève de la faim. La raison ? Selon le responsable des contentieux du bureau de wilaya d'Alger du Snapap Mokrani Mohamed, “cette action a été décidée en guise de contestation suite aux dernières décisions prises par le directeur de l'école”, à savoir l'affectation à un nouveau poste d'un fonctionnaire et la rupture du contrat de travail de deux autres travailleurs. “Des décisions unilatérales et subites” prises par le premier responsable de l'ENSTP, le 13 janvier dernier, selon les copies en notre possession. À en croire les dires du responsable des contentieux du Snapap, “ces décisions ont été prises par le directeur en réponse à la récente installation de la section syndicale Snapap au sein de l'établissement dont sont membres les trois travailleurs”. Contacté, le directeur de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics a, de son côté, donné une autre version des faits. Selon Ali Zerzour, les décisions de l'administration à l'encontre des trois travailleurs n'ont aucun rapport avec leur activité syndicale : “Je suis le premier responsable de l'école et je dois veiller à sa sécurité et sa stabilité. Et c'est dans ce sens que les décisions ont été prises.” Et d'ajouter que les deux agents de sécurité contractuels écartés de l'établissement “l'ont été parce qu'ils ont failli à leur devoir et mission de sécuriser l'école. Ce sont des perturbateurs qui n'ont cessé de créer des problèmes en violant toutes les consignes données et ils ont déjà été avisés”. Pour ce qui est de la création de la section syndicale, le directeur de l'école affirme qu'il n'a été aucunement informé de son installation. “Pour moi, il n'y a pas de section syndicale au sein de l'établissement. Je ne la reconnais pas, car son installation n'a pas été faite dans le respect des procédures légales, c'est-à-dire par au moins 20 % de l'effectif permanent, mais par quelques agents de sécurité qui n'en ont pas le droit et en dehors de l'école et sans la présence du chef d'établissement et d'un huissier de justice.” Et d'accuser “le Snapap de s'immiscer dans les affaires de l'école, raison pour laquelle il a été décidé de l'attaquer en justice. Un dossier est entre les mains d'un avocat”.