Résumé : Sihem a été emmenée de toute urgence au bloc opératoire. Elle subira une césarienne, mettant au monde un garçon qui fera leur bonheur. Le cri de joie de Chafika détend Djamel. Chafika est prête à rentrer chez elle, sans faire de scandale, s'il le veut. 32eme partie -Tu vois, quand tu fais un effort, tu es toujours récompensée, dit El Hadj à sa femme. Il te suffit de sourire et d'être conciliante. Djamel est heureux de nous avoir ici. - Moi aussi, répond Chafika en regardant autour d'elle. Mais tout n'est pas à mon goût. El Hadj avait remarqué qu'elle avait remplacé les rideaux par des neufs, accroché des tableaux sur les murs et orné les coins du salon et du couloir. Elle avait aussi mis sa touche personnelle dans la cuisine, la rangeant à son goût. Elle tenait à mettre une nouvelle couche de peinture à la salle de bains et avait acheté de la peinture de teinte rose. - N'en fais pas trop, lui recommande son mari. Ce n'est pas parce qu'ils n'ont encore rien dit que cela leur plaît. Tu devrais leur demander leur avis avant d'amener le peintre, on ne sait jamais. Peut-être qu'ils ont l'intention de poser du papier peint ? Tu oublies que tu n'es pas chez toi et que cela fait à peine deux semaines depuis que tu t'es réconciliée avec eux. - Ils ne pourront qu'en être heureux. Tout sera prêt pour leur retour. Sihem ne pourra qu'apprécier. - Je l'espère pour toi ! rétorque El Hadj, qui en doutait fort. Sinon, tu vas te retrouver à la case départ. Chafika ne s'en rend pas compte. Malgré les avertissements de son mari, elle n'en fait qu'à sa tête. Elle a hâte de voir la joie éclater sur leur visage. Chafika tenait à ce que son petit-fils s'épanouisse dans un bel appartement, bien rangé, fleuri à souhait. Dans la pièce qui sera désormais sa chambre, elle avait placé un berceau, une commode et un parc plein de jouets et de peluches. Le papier peint qu'avait choisi El Hadj Tewfik est de fond bleu et où sont imprimées des voitures de toutes les couleurs. Les doubles rideaux sont du même bleu. Chafika se plaît à rester dans cette pièce où n'avaient pas encore résonné les cris de son petit-fils. -Mourad,souffle-t-elle. J'espère qu'elle sera à ton goût. - Djamel, qu'est-ce que tu as fait ? Chafika se lève brusquement,surprise en reconnaissant la voix de sa belle-fille. Sa sortie de la maternité n'était pas prévue pour aujourd'hui. - Soyez les bienvenus, dit-elle en allant vers eux. Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? reproche-t-elle à son fils. Je t'aurais accompagné et j'aurais pris Mourad dans mes bras. - J'ai un landeau, murmure Sihem, fronçant les sourcils lorsque sa belle-mère se penche dessus et veut prendre le bébé. Laisse-le tranquille, il dort. - Je vais le mettre dans son berceau. Je surveillerai son sommeil. - Je suis sa mère. C'est à moi de veiller sur lui, rétorque Sihem. - Pas définitivement, la rassure El Hadj qui craignait que la discussion ne tourne à la querelle. Ces jours-ci seulement, après on part. Le temps que tu ailles mieux. - Je suis bien remise de l'opération, dit Sihem. Je peux m'occuper de mon bébé et puis, il faut me comprendre, je n'ai pas l'habitude de vivre avec vous. C'est gênant, plus que vous ne pouvez l'imaginer. (À suivre ) A. K.