Le SPLA est décidé à crever l'abcès pour tenter de sauver la compagnie qui n'arrive toujours pas à décoller en raison de sa mauvaise gestion par “des anciens de la Sonatrach qui n'ont aucune qualification dans le domaine”. Sonatrach n'est décidément pas près d'en finir avec ses tracas et autres déboires qui la propulsent au-devant de la scène rappelant l'inoubliable scandale. Cette fois-ci, la “prestigieuse” entreprise est pointée du doigt via sa filiale Tassili Airlines et par ses propres pilotes qui dénoncent à l'unanimité la mauvaise gestion de la compagnie aérienne par des anciens de la Sonatrach. En effet, un vent de contestation générale souffle depuis quelque temps déjà sur Tassili Airlines qui connaît depuis sa création des difficultés. Las d'attendre l'arrivée d'un éventuel sauveteur, les pilotes de la compagnie ont décidé de prendre en main leur destinée et de réagir. Pour ce faire, le syndicat des pilotes SPLA a tenu jeudi après-midi à l'hôtel Mercure une assemblée générale extraordinaire en vue de se concerter sur les nouvelles actions de protestation pour que leur cri ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Evidemment, et comme dans tout combat syndical, l'option de la grève est incontournable surtout quand la surdité de la tutelle est qualifiée de “méprisante”. Les écrits et la contestation interne n'ont rien donné, le SPLA s'est vu contraint d'opter pour l'option extrême du débrayage. La décision de déposer un préavis de grève a été prise à l'unanimité à l'issue de l'assemblée générale. “L'assemblée générale a opté pour le dépôt d'un préavis de grève. Si la plateforme de revendications n'est pas satisfaite dans les jours qui suivent, le débrayage sera lancé”, nous dit une déléguée. Et de préciser que les pilotes sont décidés à tenter de sauver la compagnie de la mauvaise gestion. Selon notre interlocutrice la descente aux enfers de la compagnie “incombe aux différents responsables non qualifiés qui se sont défilés”. D'ailleurs, actuellement, Tassili Airlines est gérée par “des intérimaires qui n'ont pas le niveau requis. Aujourd'hui, nous exigeons leur départ”, ajoute la même source. Elle citera, entre autres, l'actuel DG assurant l'intérim suite au mandat de dépôt de l'ex-P-DG, M. Feghouli, la DRH et d'autres responsables qui vont jusqu'à négocier des contrats et prendre des décisions alors qu'ils ne sont point qualifiés pour cela. “Ces responsables n'ont pas le niveau requis et ne disposent même pas de licence de pilote en état de validité qui leur permettrait de mieux gérer la compagnie et les pilotes qui y exercent”. Le comble est que même le recrutement des pilotes se fait par une jeune personne qui n'a rien à voir avec le domaine et qui a été placée par l'ex-P-DG. Le non-renouvellement de contrats de formation avec les firmes canadiennes et anglaises est une contrainte dénoncée par le SPLA. “Cette formation est nécessaire pour le renouvellement de licences des pilotes sans lesquelles ils ne peuvent en aucun cas exercer. Certains en ont été privés et d'autres le seront en cas de non-renouvellement de contrats.” Autre interrogation du syndicat : qui pilotera les quatre Boeing 737 qui vont être réceptionnés en mars prochain ? “Aucun pilote n'a été formé pour cela. Pourtant, un contrat a été négocié avec Boeing US de Seattle, mais les responsables actuels, pour des raisons occultes, voudraient signer un autre contrat avec Air Algérie. Et puis qui prendra la relève pour piloter les anciens avions ?” Notre interlocutrice cite, par ailleurs, la flotte de Bombardier Q400 et Q200 clouée au sol “pour des raisons techniques qui s'éternisent”. Autant de problèmes que les pilotes ne peuvent plus tolérer.