Résumé : Les parents de Djamel n'arrivent pas à y croire. Pourtant ses propos sont clairs. Il est condamné et ses jours sont comptés. Djamel les torture malgré lui. Il tient à ce qu'ils accomplissent pour lui ses dernières volontés. 36eme partie -Lorsque je quitterais ce monde, commence Djamel, je tiens à ce que vous portiez tout l'amour que vous aviez pour moi, à ma famille. Sihem et Mourad vont se retrouver seuls et j'ai besoin de savoir que vous allez vous rapprocher d'eux. Que vos sentiments personnels, vous les tairez. Je ne veux pas que Sihem en souffre et que Mourad grandisse dans la haine et l'indifférence. Vous me comprenez, n'est-ce pas ? - Oui, murmure son père avec peine. Je ferai tout, de mon côté pour qu'ils ne manquent de rien ! promet-il en regardant sa femme pour l'inciter à rassurer leur fils, du sort qui attend sa famille. Je serai leur soutien moral. Tu peux compter sur moi et même sur ta mère, l'émotion lui noue la gorge, l'excuse-t-il alors que Djamel avait un semblant de sourire, n'y croyant pas. - Connaissant maman, dit le jeune homme, elle se fera une joie de l'accuser d'être à l'origine de ma mort dès que je serais sous terre ! Elle n'a jamais aimé Sihem. Elle a toutes les raisons de la haïr maintenant. - Mais non, tu te trompes ! proteste son père. - El Hadj Toutou, tu vas me manquer ! Même maman, malgré tout. El Hadj décide qu'ils passeront la nuit chez son fils. Ce dernier devait rester à l'hôpital, pour des examens. Il avait des douleurs qu'il ne pouvait supporter que sous morphine. Il savait sa fin toute proche et refusait que sa famille le voit souffrir. - Tu voudrais que je les amène avec moi, demain matin ? l'interroge son père. En même temps que le petit-déjeuner. - Cela me ferait plaisir, répond Djamel en se levant quand un médecin s'approche d'eux. Ma chambre est prête ? l'interroge-t-il. Tu veux que je vienne la voir ? - Oui. Tu dois te reposer, lui dit le médecin. Après mon service, je viendrais jouer aux échecs, avec toi ! Tu as deux heures pour te préparer. - Je gagnerais ! jure Djamel, sans joie. Papa, maman, il est temps que vous partiez. Embrassez ma famille pour moi. - J'appellerai tes sœurs, pour les mettre au courant, décide son père. Elles voudront te parler. Y a-t-il un numéro où elles pourront te joindre ? Djamel répond que non mais le médecin affirme qu'ils peuvent appeler à son bureau. Il note le numéro sur un bout de papier et le remet au père. Cette fois, El Hadj Tewfik est disposé à partir. Mais il tient à connaître le nom du médecin. - Dr Ali DE - Prenez soin de Djamel, le prie-t-il à voix basse. - Ne vous en faites pas. Djamel ne reste pas pour leur dire au revoir et entre dans le service Pierre et Marie Curie. Depuis l'intérieur, les portes étant vitrées, il peut les voir discuter avec Ali. Les questions qu'ils n'avaient pas osé lui poser, ils le faisaient sans crainte avec le médecin. Ce dernier ne savait pas grand-chose, à part le fait qu'il était hospitalisé pour des soins. Il ne pourra rien leur apprendre de plus que ce qu'il leur avait dit. - Djamel ! l'appelle un spécialiste. Les résultats me sont parvenus. Si tu veux bien me suivre ? Djamel ne le fait pas tant que ses parents sont encore dehors. Il attend qu'ils soient partis pour rejoindre le cancérologue. Il savait que ces derniers examens allaient être décisifs. Il avait une idée de projet et pour le réaliser, il avait besoin de temps. Juste de quelques semaines. Mais le mal gagnait du terrain. Il ne lui laissera pas une seule seconde de répit. Il n'avait pas besoin d'un spécialiste pour le savoir. Ce qu'il ignorait cependant, c'était combien de temps il lui restait à vivre. Mais il ne tardera pas à le savoir. Le spécialiste l'attendait pour le lui apprendre. (À suivre) A. K.