Résumé : Chafika se met à l'aise chez son fils. Elle procède à des changements dans l'appartement, sans se soucier si cela plaira à son fils et à sa femme. Lorsqu'elle rentre de la maternité, Sihem est stupéfaite devant l'audace de sa belle-mère. El Hadj l'avait avertie mais elle n'en avait pas tenu compte. 33eme partie -Tu en fais trop ! Chafika, si tu continues comme ça, on va se retrouver dehors ! Les reproches de son mari la font tourner brusquement la tête. Elle remarque qu'il avait pris le soin de fermer la porte de la cuisine. - Ne fais pas ceci ! Ne fais pas cela, poursuit El Hadj Tewfik. Tu te comportes avec elle comme si elle était une gamine. Tu oublies que c'est ta belle-fille et qu'elle est mère. Elle prend soin du bébé du mieux qu'elle le peut. - Mes conseils valent de l'or, rétorque Chafika. Ils lui sont utiles. Elle n'a aucune expérience. Elle a besoin de moi, quoiqu'elle en pense. Ce bébé est mon petit-fils. Je ne veux pas qu'il lui arrive malheur. Qu'il soit mal à cause d'elle. Je suis là pour prendre soin de lui. - Tu viens tout juste de retrouver ton fils, un rien peut tout gâcher entre vous, lui rappelle son mari. En étant en bons termes, avec elle, tu pourras toujours garder un œil bienveillant sur Mourad. Si la guerre est déclarée, tu ne pourras jamais le faire. Tu connais les sentiments de Djamel, il ne te permettra jamais de critiquer sa femme et encore moins la mère qu'elle est. Chafika ne veut pas reconnaître qu'elle en fait trop. Sihem n'avait pas pris de gants pour lui demander de partir, mais Djamel les avait empêchés de prendre leurs affaires et de partir. Cela avait fait plaisir à Chafika, heureuse de constater qu'il tenait à elle. Mais pour combien de temps ? se demandait El hadj Tewfik. Il connaissait Djamel et savait d'avance que s'il y avait des problèmes entre elles, il prendra le parti de sa femme. Malgré tout... Quand Djamel rentre de sa journée de travail, ils sont heureux d'être là et de passer du temps avec lui. Chafika en profite pour le gâter. Elle prépare des gâteaux pour le goûter. Elle prend aussi soin de sa bellefille, lui cuisinant des bons plats traditionnels à base de semoule et de viande. La joie de Djamel tombe vite lorsque Sihem découvre que pour le dîner, Chafika avait préparé des petits plombs. - J'en ai marre ! crie-t-elle en sortant de la cuisine. Il faut toujours qu'elle n'en fasse qu'à sa tête ! - Qu'est-ce qui se passe ? l'interroge Djamel. - Elle sait que je hais tout ce qui est fait à base de semoule mais elle n'en tient pas compte ! Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour avoir une belle-mère aussi égoïste ? Tu pourrais parler ? le prie-t-elle. Je ne voudrais pas me quereller avec elle. Les remarques de Djamel,lorsqu'il en fait à sa mère, laisse cette dernière sans voix. Elle avait vu son mari porter le doigt à ses lèvres en la priant de se taire, sachant que si elle ouvrait la bouche, ce serait pour dire des méchancetés. Elle avait toujours eu le don de tout compliquer. El hadj Tewfik s'efforce de rassurer son fils. - Tu connais ta mère. Elle croit que les plats traditionnels l'aideront à se rétablir très vite. Ce n'était pas mal attentionné... - Je voudrais bien te croire, soupire Djamel. Mais je connais maman. Quand elle s'efforce de faire mieux, elle rend la situation impossible n'est-ce pas ? Chafika secoue la tête sans rien dire alors qu'elle avait le visage rouge de colère. Si ce n'était le regard empli de prières de son mari, elle ne se forcerait pas à se taire. Alors qu'elle n'avait qu'une envie : hurler de colère et de déception. Elle ne comprenait pas pourquoi tous interprétaient mal ses gestes. Pourtant elle était pleine de bonne volonté. (À suivre ) A. K.