Au moment où la contestation se fait de plus en plus forte pour la demande de travail, l'Agence nationale de l'emploi, Anem, s'attelle à moderniser sa nomenclature des métiers et emplois (NAME). Dans cette optique, un accord de coopération avec la France a été signé, hier, au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à Alger. Cette action s'inscrit dans le cadre de la convention signée entre les deux parties le 22 décembre 2006. La mise en application du programme de coopération algéro-français consiste en la concession du droit d'utilisation par l'Anem du répertoire opérationnel des métiers et emplois (ROME) en usage en France. Pour Aziza Chibane, directrice générale de l'Anem, ce lifting de la nomenclature des métiers et emplois est “nécessaire” du moment que l'actuelle nomenclature date des années 70 et ne répond plus aux réalités algériennes. Le choix de l'expérience française n'est pas fortuit. Il est dû à de multiples facteurs, dont les résultats “satisfaisants” enregistrés en France et dans d'autres pays qui l'ont adopté, tels que la Tunisie et le Maroc. D'autres raisons ont conforté ce choix, à savoir la similitude des difficultés de recrutement dans les deux pays : 4 millions de diplômés français sont au chômage, précise le directeur général du pôle emploi. De son côté, l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, a relevé que les deux pays font face aux mêmes problèmes dans l'absorption du chômage. Il a expliqué que “nous avons orienté la majorité de notre coopération avec l'Algérie dans la formation”, indiquant que “5 millions d'euros ont été débloqués pour cela.” Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a précisé que “la rénovation du service public de l'emploi devait porter également sur l'élaboration d'une nomenclature algérienne des métiers et des emplois à travers l'adaptation au contexte algérien du répertoire opérationnel des métiers et emplois français.” M. Louh estime que “l'élaboration d'une nomenclature permettra de se doter d'un référentiel en matière d'offres et de demandes d'emploi favorisant une meilleure régulation du marché du travail”. L'accord conclu hier impute à la partie française, selon le programme d'exécution, l'assurance d'une assistance technique au projet algérien pour l'élaboration de la nomenclature et la méthodologie d'adaptation du ROME. De son côté, l'Anem s'engage à doter le programme des ressources et moyens nécessaires à la mise en œuvre du projet qui s'étalera sur 3 ans..