L'égorgeur de sa mère, son frère et sa sœur, au mois de Ramadhan 2008, à Kouba, a été jugé hier par le tribunal criminel de la cour d'Alger présidé par le magistrat Abdelmalek Boubetra. Il a été condamné à la peine capitale. Hichem Abdeladim s'est présenté hier en fin de matinée à la barre en présence d'un avocat désigné d'office par le tribunal, portant un chemisier violet, un jean, il n'avait pas le profil d'un criminel qui ne s'est pas contenté d'asséner des coups avec arme blanche à sa mère, sa sœur et son frère mais il les égorgera ensuite ! Et aucun remords n'était visible sur son visage. Pendant son audition, l'accusé a reconnu les faits, prétextant les mauvais traitements que lui infligeaient les victimes, notamment après le décès de son père en 2007, date à laquelle il a découvert son statut d'enfant adoptif. Il a reconnu les faits lors de l'audience en déclarant “oui, c'est moi qui ai commis le crime”, mais ses déclarations devant le juge étaient contradictoires. Chose qui n'échappe pas au magistrat Boubetra ni à ses deux conseillers, émus devant tant de détails de cet horrible crime. Il dira à la défense de la partie civile qu'il n'a découvert qu'il est un enfant adoptif qu'au niveau du commissariat, avant qu'il ne revienne sur ses déclarations plus tard pour dire au juge qu'il a su la vérité par la voisine avant la mort de son père adoptif. Mais les vrais motifs restent inconnus, il affirma qu'il s'était vengé d'eux pour “avoir maltraité son père lors de sa maladie et qu'il était délaissé”. Les faits remontent à l'année 2008. C'était le dixième jour du mois de Ramadhan quand ce jeune de 24 ans a commis son triple forfait au domicile familial, à Kouba, en assassinant, le matin, en premier, à coups de couteau, sa sœur Samira, 20 ans, fiancée, avant de l'égorger, et ensuite son frère Ahmed, 22 ans ; il les cacha dans une chambre et puis ensuite s'attaqua à sa mère, âgée de 54 ans, pendant qu'elle faisait la prière, après son retour du travail vers 15h, ignorant l'ignoble crime. Après avoir commis son triple forfait, il prend une douche et s' enfuit à Boussaâda où il s'est débarrassé de l'arme du crime, de ses vêtements et chaussures tachés du sang des victimes ; il envoya des sms du portable de sa mère à ses proches, les informant qu'elle était partie à l'ambassade et que sa sœur et son frère étaient dehors, avant de revenir le soir où il passa la nuit dans la maison après avoir fait la prière et pris le f'tour, déclaration qui a choqué l'assistance. Les corps ont été découverts le lendemain par la sœur de la victime, c'est-à-dire la sœur de la mère. Le président du tribunal criminel, pas convaincu du tout des propos de l'accusé, concernant la maltraitance comme mobile du crime, n'a pas manqué de rappeler à l'auteur qu'il avait commis un acte horrible à l'encontre d'une femme qui l'a adopté et élevé et lui a donné l'amour et l'affection alors que nous,“nous traitons des affaires où de vrais parents maltraitent leurs propres enfants, ce qui n'a pas été ton cas”. Le représentant du ministère public a requis la peine capitale pour homicide volontaire avec préméditation. Après délibération, l'égorgeur de Kouba a été condamné à la peine capitale.