Le parti de Saïd Sadi estime que “la scène kabyle est marquée par une gestion caractérisée par la manœuvre et la confusion qui risquent, si elles ne sont pas enrayées, de porter atteinte à l'éthique et à la crédibilité du combat de plusieurs générations”. Le conseil national du RCD s'est réuni, jeudi dernier, en session ordinaire. Ses membres, qui ont eu à débattre des questions liées à l'actualité nationale et de l'activité organique du parti, constatent et condamnent ce qu'ils qualifient de “vassalisation des institutions qui fragilise un Etat déjà mis à mal par un népotisme et un régionalisme sans équivalent depuis l'indépendance”. Dans un communiqué rendu public hier, l'instance consultative de la formation de Saïd Sadi estime d'emblée qu'au plan social, “le dialogue, annoncé à grand renfort médiatique, n'a pas répondu aux attentes légitimes du monde du travail”. Les capacités financières du pays et le marasme qui affecte les couches les plus défavorisées, déclare le RCD, “autorisaient des réponses autrement plus substantielles que celles annoncées ou à venir”. Le conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie n'a pas manqué aussi d'aborder, lors de sa réunion, les pressions qui s'exercent sur la presse et les journalistes. Il affirme que “le musellement de la société à travers, notamment, le harcèlement honteusement sélectif contre la presse privée, souligne, une fois de plus, des stratégies répressives qui n'épargnent même pas les sinistrés (d'Alger et de Boumerdès) abandonnés à leur sort en dépit des promesses solennelles émanant des plus hautes autorités du pays”. Venant confirmer les tentations autoritaires et mafieuses, la scène kabyle, estime le RCD, est marquée “par une gestion caractérisée par la manœuvre et la confusion qui risquent, selon lui, si elles ne sont pas enrayées, de porter atteinte à l'éthique et à la crédibilité d'un combat de plusieurs générations”. Dans son analyse de la situation dans cette région, le parti de Saïd Sadi estime que, “simultanément, l'administration locale subit une colonisation de coteries qui voit les structures publiques livrées à des clientèles ouvertement installées dans la rapine et la démagogie”. Devant ces forfaitures, le RCD, “animateur du combat démocratique, se mobilise et en appelle à la résistance civique pour que le détournement institutionnel, la corruption et le clientélisme prédateur n'hypothèquent plus l'avenir du pays”. C'est d'ailleurs pour affronter un tel péril qu'il se dit s'atteler “à porter l'alternative démocratique comme option privilégiée garantissant le progrès social, la stabilité institutionnelle et la cohésion nationale”. Cela est possible : “Depuis la convention de Tipasa, tenue en octobre 2002, l'évaluation des conventions régionales et des 79 meetings et conférences publiques organisés à travers tout le pays et auprès de l'émigration, atteste de la pertinence du projet démocratique national et révèle des attentes et une disponibilité des patriotes algériens en faveur du pacte républicain”. Au-delà du travail sur le terrain et de la communication de proximité destinée à sensibiliser et à mobiliser l'opposition démocratique, “le RCD, indique le communiqué du conseil national, œuvre à l'émergence d'un consensus politique qui permettra aux énergies patriotiques, organisées ou non, de peser sur l'échiquier politique en faveur d'une transition démocratique, seule à même d'extraire la nation d'un système démagogique populiste qui l'enferme dans des enjeux claniques et la prive de la visibilité et de perspectives”. “La difficulté de la situation présente offre, cependant, une opportunité pour un rassemblement démocratique libérateur. Il nous appartient de la saisir”, souligne le RCD. Enfin, il faut savoir que le conseil national, réuni jeudi, a enregistré un réaménagement du comité exécutif et a vu la promotion entre autres de Nourreddine Aït Hamouda au poste de secrétaire national à l'administration et des finances, de Mohsène Belabès à la jeunesse et de Messaoud Babadji aux droits de l'Homme. S. R.