Pour le responsable du FFS, la mise en œuvre d'une telle initiative dépendra de l'adhésion de la population. “Nous sommes en train de préparer le programme d'activités du parti. Nous avons donc pris la décision d'organiser des meetings à travers le territoire national et notamment tenir un meeting important à Alger. Nous sommes à la première étape de notre action. Ces sorties de proximité seront poursuivies par d'autres actions. Nous sommes sereins et responsables”, nous a déclaré le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, à l'issue du conseil fédéral de la wilaya de Béjaïa qu'il a présidé hier à la maison de jeunes d'Ouzellaguen. Le n°2 du FFS n'exclut pas l'organisation d'une manifestation d'envergure nationale à Alger. “Cela dépendra de l'adhésion de la population”, dira-t-il, avant d'ajouter : “pour aller à Alger juste pour avoir des articles dans la presse, ça ne nous intéresse pas.” Fidèle à son discours au vitriol, Karim Tabbou n'épargnera personne lors d'un point de presse qu'il nous a accordé au terme de cette réunion tenue à huis clos. “Nous sommes un peu gênés par cette capacité à devancer tout le monde dans la compréhension des évènements. Il a fallu combien de temps pour se rendre compte que les arouch sont une organisation créée et agréée par le pouvoir. Mais les arouch d'aujourd'hui se sont modernisés et plus développés. Ils sont devenus des mutants, car ils changent de couleur. Maintenant on a un autre type de arouch, représentés par les Brerhi, Rahabi, Ali Rachedi, Belaïd… Ces mutants ont subi une transformation dans un laboratoire quelconque. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va rentrer dans leur harouala essiyassiya”, a-t-il asséné. Interrogé sur l'objectif des actions arrêtées par son parti, notre interlocuteur affirmera qu'“il est vraiment difficile de travailler dans cette situation de confusion, mais nous allons expliquer aux citoyens ce qui s'est passé afin d'éviter toute manipulation comme ce fut déjà le cas par le passé. C'est-à-dire, c'est au nom des algériens que des gens se sont permis d'aller rencontrer le gouvernement pour finalement détourner le mouvement et en faire un bénéfice personnel.” Pourquoi le FFS ne voulait pas s'associer avec d'autres acteurs (partis politiques, syndicats autonomes et autres personnalités nationales) qui se sont mobilisés autour de la CNCD (coordination nationale pour le changement et la démocratie) ? En réponse à cette question, l'orateur dira : “Parce que le FFS pense que pour quelqu'un qui veut parler au bon Dieu, il vaut mieux s'adresser à celui-ci que de s'adresser à ses saints. Aujourd'hui, il y a deux démarches différentes : il y a ceux qui pensent que la rue est le moyen de trouver une place dans le pouvoir ; et il y a d'autres qui pensent que la rue est un moyen pour faire partir le pouvoir.” Pour le premier secrétaire national du FFS, la classe politique algérienne est en décalage avec le peuple. “Nous avons une fausse opposition, une fausse presse, un faux président, de fausses élections… C'est pour cela que nous disons que l'allié stratégique et le plus fort du FFS c'est la population, ce n'est ni Belaïd Abrika, ni Ali Rachedi, ni Saïd Sadi, ni le MDS, ni…” Ne pouvant pas déroger à son attitude hostile au RCD, le parti rival du FFS, Karim Tabbou attaquera d'un ton acerbe la formation de Saïd Sadi. “Quand un parti politique siégeant au parlement demande la dissolution de toutes les institutions élues, la logique des choses veut que ce parti se retire d'abord du parlement”, a-t-il martelé.