Les employés de la BDL ne décolèrent pas au lendemain de la tentative d'immolation d'un de leurs collègues et de sa fille. Les travailleurs des différentes agences se sont donné rendez-vous, hier, à la direction générale de la BDL à Staouéli, à l'ouest d'Alger. La façade de l'immeuble était ornée de pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres : “P-DG dégage !” Depuis l'incident de la veille, les travailleurs sont décidés à en découdre avec le P-DG de la banque et de le pousser vers la porte de sortie. Les employés dénoncent un “excès de zèle” et un “abus de pouvoir” pratiqués par le directeur général de la BDL. “Le directeur fait la loi. Des gens sont suspendus d'un jour à l'autre, sans raison précise. Depuis cinq ans, nous n'avons aucun droit”, a lancé une employée de la banque. “Imaginez, une de nos collègues avait oublié son ordinateur allumé, cela lui a valu une suspension de deux semaines, une ponction sur salaire, une comparution devant le conseil de discipline et, pour finir, une mutation. Tout cela sans qu'aucune explication ne soit fournie à l'employée”, s'est indignée notre interlocutrice. Elle a ajouté que “le directeur décide de licencier les gens sur un coup de tête”. Sa collègue a souligné que depuis 2004, près de 1 000 départs ont été enregistrés dans les différentes agences de la banque. “Nous avons comptabilisé 396 démissions, 87 départs pour maladie, 241 pour retraite, 151 licenciements et 31 abandons de poste”, a indiqué une des grévistes. Pour rappel, dimanche, vers 8 heures du matin, un agent de sécurité a tenté de s'immoler par le feu ainsi que sa fille, une handicapée moteur, devant l'entrée réservée aux employés de la direction de la BDL. Cet acte désespéré aurait pour motif la décision de la direction de remercier l'employé, en refusant de renouveler son contrat d'un an. Le pire a été évité grâce à l'intervention de deux de ses collègues qui ont accouru pour lui arracher son briquet.