Les plus brillants bacheliers de la session du baccalauréat 2010, pour qui les très bonnes moyennes décrochées leur ont permis d'accéder à l'école préparatoire science et technique d'Alger, s'offrent une trêve pour permettre à la tutelle de prouver sa bonne volonté en concrétisant ses engagements. Dans le cas contraire, la contestation sera relancée. Après deux semaines de grève générale, les étudiants de l'école préparatoire science et technique d'Alger ont opté, après une large concertation, pour une trêve. En effet, les étudiants, qui ne décolèrent pas, ont décidé de prouver leur bonne volonté en mettant fin au mouvement de grève déclenché il y a une quinzaine de jours. “Nous nous sommes mis d'accord avec tous les étudiants pour reprendre les cours et attendre la concrétisation des engagements pris par la tutelle”, nous dit un représentant des étudiants. Les engagements pris par la tutelle ont, du moins pour l'heure, réussi à apaiser les esprits. Mais ceci ne veut dire aucunement que c'est la fin de la contestation au niveau de l'école. “Nous comptons patienter une à deux semaines pour voir où vont aller les choses et si la tutelle s'en tiendra à ses promesses. Dans le cas contraire, nous allons discuter avec les étudiants en vue de relancer le mouvement de grève. En fait, tout dépendra de la position de la majorité des étudiants de l'école.” Un autre délégué nous dit que “les étudiants qui en sont à leur troisième débrayage ne comptent pas baisser les bras. Si la tutelle ne concrétise pas ses promesses, nous proposerons de nouvelles actions de protestation en parallèle à la grève. Car il faut bien que nos problèmes soient solutionnés afin que nous puissions mieux nous préparer au concours d'accès aux quatre grandes écoles, censé couronner nos deux années dans un lycée.” Et d'ajouter : “Avec quels bagages allons-nous arriver à ce rendez-vous crucial et déterminant pour notre avenir si les conditions d'enseignement sont des plus déplorables ?” Passer deux années supplémentaires sur les bancs d'un lycée alors qu'ils ont réussi l'examen du baccalauréat, avec une moyenne qui leur offre une place dans les meilleures universités du pays, est déjà une des contraintes majeures qui a complètement anéanti les ambitions de ces étudiants. “Le mauvais encadrement et le manque de moyens pédagogiques, sans oublier le black-out total sur les modalités de la tenue et d'accès au concours après deux années d'études, n'ont fait qu'empirer davantage les choses”, confie le même délégué en regrettant la sourde oreille des autorités aux appels de détresse lancés par “la future élite du pays”. Pour rappel, ces étudiants ainsi que ceux de l'école préparatoire en architecture (problème de rattrapage et notes éliminatoires) ont tenu un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Reçus par des représentants de la tutelle, les étudiants ont eu droit à des promesses dont ils attendent la concrétisation.