Usant d'un discours offensif, Mohamed Khendek, député RCD, a dressé, hier à Tipasa, à l'occasion de la célébration du 22e anniversaire de son parti, un réquisitoire sans nuance contre le pouvoir en place. “Depuis 1962, l'Algérie n'a jamais atteint un tel niveau de décadence et d'improvisation que pendant le règne de Bouteflika”, a-t-il dénoncé. Face à un auditoire très attentif, M. Khendek a exprimé sa conviction quant à l'irréversibilité du changement en Algérie. “Il y aura du changement et celui qui rate le train n'aura qu'à s'en prendre à lui-même”, martèle-t-il. Concernant les conséquences de révoltes tunisienne et égyptienne sur l'Algérie, M. Khendek a évoqué la panique qui a gagné les tenants du pouvoir. “Aujourd'hui, la peur a changé de camp. Les gens du pouvoir ne dorment plus. Certains ont déjà fait fuir leur progéniture pendant que d'autres préparent leurs bagages”, annonce-t-il, qualifiant les dernières mesures prises par le président Bouteflika de “manœuvres”. Répliquant à Ouyahia qui, il y a quelques mois à l'APN, a raillé le RCD, M. Khendek s'est exclamé : “Si nous ne sommes pas visibles à 40 kilomètres de Tizi Ouzou, pourquoi avoir alors mobilisé un dispositif sécuritaire monstre pour empêcher notre marche le 22 janvier dernier à Alger ?” Pour ce qui est de la marche du 12 février, M. Khendek a alerté les citoyens contre le travail d'intox que mènent des agents du pouvoir, les exhortant à rejoindre en force la capitale. “Le régime doit partir pacifiquement et laisser le peuple choisir ses représentants”, affirme-t-il. Pour illustrer les méfaits du régime au niveau régional, M. Khendek a soulevé le problème d'un proche du régime qui a réussi à construire un hôtel à Tipasa en toute illégalité et en portant préjudice à son voisinage alors que les dossiers de 4 autres investisseurs voulant, eux aussi, construire des hôtels sur leur propre terrain n'ont connu aucune suite. Lors de cette conférence, le député de Tipasa a jeté un pavé dans la mare qui risque de faire du bruit. Selon lui, des enfants de trois ministres actuels et d'un ancien membre du gouvernement, une femme, auraient bénéficié de locaux commerciaux à Sidi Yahia (Hydra) dans le cadre du fameux programme présidentiel “100 locaux par commune”. Affaire à suivre.