Le député RCD, Mohamed Khendek, vient de déposer sur le bureau de l'APN une question orale, destinée au ministre de la Santé, à propos des patientes souffrant du cancer du sein et de la prise en charge au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), à Alger. Le député RCD signale que les cancéreuses parcourent non seulement de grandes distances pour trouver un centre où se soigner, mais se voient aussi très souvent mal accueillies et suivies dans des conditions lamentables. « Personne aujourd'hui ne peut nier ou ne pas reconnaître l'état de déliquescence dans lequel se trouve le domaine de la santé. Partant de l'absence de stratégie pouvant mettre en place un système de santé qui réponde à la réalité socioéconomique de la nation, les professionnels de la santé sont eux-mêmes désemparés et désorientés. Il ne peut y avoir de système de santé fiable sans l'association de ses véritables acteurs », signale le député. Les propos du professeur Bouzid, chef de service d'oncologie au CPMC, à la Chaîne III de la radio nationale, n'ont pas laissé les auditeurs insensibles. Le député interroge Saïd Barkat sur le silence de son ministère. « Pourquoi votre département n'a pas réagi aux propos des responsables de la société algérienne d'oncologie ? Communiquer est aussi un moyen démocratique et efficace de gérer », a indiqué M. Khendek avant de rappeler que les cas de cancer du sein, qui est la première cause de mortalité chez les femmes, sont en augmentation vertigineuse. « Le nombre de cas est passé de 2000 en 2003 à 7000 cas en 2008. Le coût de la prise en charge d'un cas diagnostiqué précocement est 10 fois moindre que celui d'un cas avancé qui avoisine les 250 000 euros », a-t-il signalé. Le député RCD a estimé que la situation est alarmante, quand ce sont les responsables de la société algérienne d'oncologie qui tirent la sonnette d'alarme en mettant à nu l'ensemble des difficultés auxquelles sont confrontés ces malades. « Les traitements de chimiothérapie sont à l'arrêt depuis 9 mois, la radiothérapie ne pourra reprendre qu'en 2010. Tout cela est expliqué par le nombre croissant de patientes, la rupture des stocks de ces produits et, plus grave encore, l'absence de moyens humains et matériels au niveau des nouveaux centres régionaux construits avec l'argent du contribuable et qui sont censés désengorger les centres existants. Pour être clair, ils ne sont pas fonctionnels », a ajouté M. Khendek et s'adressant au ministre de la Santé : « Quelles sont les dispositions qui sont prises pour solutionner rapidement d'abord le problème de la rupture des stocks, puis améliorer les conditions d'accueil et de prise en charge ? Que comptez-vous faire pour élucider la question des centres régionaux qui ne répondent pas aux objectifs assignés ? » Et de préciser : « Je n'irai pas jusqu'à souhaiter une prise en charge psychologique. »