C'est tard dans la soirée de vendredi que le procès des douaniers, impliqués dans divers détournements au service fret de l'aéroport Houari-Boumediene, a pris fin. Le tribunal correctionnel d'El- Harrach s'est accordé 15 jours de délibérations. Le verdict sera rendu le 17 février prochain. Pas moins de 19 prévenus ont défilé à la barre pour répondre des chefs d'inculpation de constitution de bande de malfaiteurs, corruption, détournement, violation de la législation douanière… Douaniers, importateurs, commerçants et employés de sociétés de fret et de courriers express dont DHL, UPS, Fedex, Chronopost, et deux militaires chargés du contrôle au niveau du scanner du service fret ont pu mettre en place un réseau “d'importation” illégal. Du matériel de télécommunication et d'équipement électronique (téléphones portables dont Thuraya et leurs accessoires, des clés USB, MP3, MP5, des émetteurs-récepteurs…) en provenance de Chine et de Dubaï atterrissaient dans les magasins de quelques complices et dans différents marchés informels, sans aucun contrôle douanier. Ce qui veut dire sans paiement des lourdes taxes, vu la quantité de la marchandise détournée. Selon les révélations de certains accusés lors de l'interrogatoire, plus de 25 colis contenant plus de 400 téléphones portables, MP3, MP4 ou autres accessoires, tels des cartes mémoire, des clés USB… sont acheminés quotidiennement, illégalement s'entend, au niveau du service fret de l'aéroport d'Alger, et ce, depuis le début des années 2000. Ce n'est qu'au mois de janvier 2010 que le pot aux roses a été découvert. Un lot de 800 cellulaires Thuraya, avec leurs accessoires, a été saisi en 2010. Mille deux cents téléphones portables ont été envoyés de Hong Kong vers l'Algérie sous la couverture de la société UPS par un seul commerçant et en un seul envoi. Les nombreux membres de la bande s'échangeaient les références des colis à faire “cacher” en priorité par un simple SMS. Un tel trafic pour d'importantes quantités de matériel de télécommunication et d'équipement informatique pendant de longues années a porté un lourd préjudice financier au secteur des Douanes algériennes. Lors du procès, le représentant des douanes, qui se sont constituées partie civile, a demandé 12 milliards de centimes de dommages.