Résumé : Zakia a du mal à se concentrer sur la leçon qu'elle donne. Elle quitte le lycée et se rend à l'école primaire. Ses enfants ne sont pas là. Elle panique. Elle va chez elle et découvre qu'ils sont avec leur père. La frayeur lui donne mal au ventre… 8eme partie Zakia sursaute quand on frappe à la porte. - Oui. - C'est moi, répond son mari. Zakia est contrainte de lui ouvrir. Salem a senti son malaise et n'avait pas pu l'interroger devant les enfants. - Qu'est ce qui t'est arrivé ? Que s'est il passé ? - Je ne peux pas t'en parler maintenant, murmure-t-elle. Quand les enfants seront couchés… - Pourquoi ? C'est si grave que ça ? l'interroge-t-il. - Oui, très grave… Tu sais que le mari de Souad est mort, assassiné ? - Ah, j'ignorais. - Evidemment, tu étais absent ! - Comment est-ce arrivé ? Zakia pleure tout en lui racontant comment Yazid avait trouvé la mort. Elle se plie en deux de douleurs. Salem l'aide à s'asseoir sur le bord du lit. - Tu veux que j'appelle un médecin ? - Non, ça passera, souffle-t-elle. - Qu'est-ce qui t'a mise dans cet état ? veut-il savoir. - J'ai reçu des appels, ce matin. - De menaces, pour qui ? - Pour m'avertir que tu courrais un danger, répond-elle. - C'est peut-être une mauvaise blague ? émet Salem. - Non, je ne crois pas, il avait une voix d'homme mûr, j'en suis sûre, lui dit-elle. Tu comprends ? Il ne plaisantait pas. Chéri, j'ai peur pour toi, pour les enfants, je ne veux pas vous perdre ! Salem la prend dans ses bras et la serre très fort, jusqu'à ce qu'elle se calme et ne tremble plus. - Il ne nous arrivera rien, je te le promets Zakia, ici, les gens ne savent pas que je suis dans l'armée ! Il faut que tu sois forte. Ce n'est pas un appel ou deux qui doivent te mettre dans cet état ! Tu dois savoir que ce genre d'appels est fréquent aussi. Qui n'en reçoit pas ? - Tes propos ne peuvent pas me rassurer ! Il connaissait mon nom, le message était pour toi ! dit Zakia. Même Souad en avait reçu avant la mort de son mari ! J'ai peur Salem, je risque de tomber malade si ça continue ! - Tu veux qu'on quitte la région et qu'on s'installe ailleurs ? propose-t-il. Si cela peut te rassurer, on ira loin d'ici ! - Je voudrais bien, si cela peut vous garder la vie sauve ! Allons rejoindre les enfants ! Ils doivent s'impatienter ! Quand ils sortent de la chambre, le téléphone sonne. Amar qui jouait dans le salon, décroche avant eux. - Maman, papa, téléphone. Avant même de saisir le combiné que lui tend son fils, Zakia devine de qui il s'agit… - Qui est ce ? - Il demandait papa ! Elle échange un regard avec son mari qui a saisi le combiné. Ce dernier raccroche. - Ça a coupé ? - Oui, dit-il. Il va sûrement rappeler, à partir d'aujourd'hui, vous ne décrochez plus, est-ce clair ? - Pourquoi ? demandent ils. - Comme ça, répondent les parents, en chœur, n'ayant pas d'explications plausibles à leur donner. Allez, venez goûter. Comment leur dire qu'ils ne veulent pas qu'ils décrochent uniquement de crainte qu'ils n'entendent des menaces, des horreurs ? (À suivre) A. K.