Plusieurs militants associatifs et politiques d'Akbou n'ont pas arrêté d'appeler, hier en fin d'après-midi, les bureaux régionaux des journaux. Ils ne comprennent pas qu'on puisse mobiliser la force publique pour déloger les squatteurs de logements sociaux locatifs alors que la ville d'Akbou enregistre sa troisième journée d'émeutes. Conséquence ? Les squatteurs ont répondu à l'assaut des forces antiémeutes par des jets de pierres, de cocktail Molotov et autres projectiles. Bilan : des dizaines de blessés de part et d'autre. Comme la ville avait vécu des heurts pendant plus de 48 heures, les hostilités ont repris aussitôt. Il fallait juste une étincelle, et l'assaut donné par les forces de police pour déloger les squatteurs, en a été une bonne. Et, dans le sillage de ces émeutes, on a appris, à l'heure où nous mettions sous presse, que l'agence de l'emploi d'Akbou a été saccagée. Retour sur l'opération visant à délocaliser les familles squatteuses. Pourquoi en ce moment précis, s'est insurgé M. Saïd Salhi, le responsable du Centre de documentation et d'information sur les droits de l'Homme à Béjaïa. “C'est tout de même curieux. Comment ont-ils pu prendre une telle décision ? La ville est à feu et à sang depuis au moins 48 heures. Heurts, qui ont fait des dizaines, voire des centaines de blessés. On prend le risque d'allumer un autre foyer de tension”. Le sentiment du défenseur des droits de l'Homme est partagé par un certain nombre de militants associatifs et politiques auxquels se sont joints des opérateurs économiques de la zone d'activité de Taharacht. Pour eux, il n'y a aucun doute : “Il y a anguille sous roche. Les évènements ont été provoqués.”