La Coordination pour le changement et la démocratie qualifie les déclarations du ministre des Affaires étrangères de “faux gages”, avancés sous la pression de la rue et “surtout de la communauté internationale”. La déclaration, faite lundi dernier par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui assurait que la levée de l'état d'urgence “interviendra dans les prochains jours”, n'a rien changé à la décision prise par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), bien au contraire. La CNCD a décidé, hier, de maintenir la marche du 19 février prochain. Intervenant sur la chaîne Europe 1, le ministre des Affaires étrangères n'a pas donné plus de précisions quant à la date de l'application de la décision annoncée déjà à l'issue du Conseil des ministres du 3 février. Il s'était contenté de souligner que “la levée de l'état d'urgence permettra le retour de l'expression totale des opinions, sans que le gouvernement ne baisse la garde contre le terrorisme”. La Coordination nationale pour le changement et la démocratie, réunie à huis clos à la Maison des syndicats de Dar El-Beïda, dans la banlieue est d'Alger, estime que ces déclarations sont de “faux gages”, avancés sous la pression de la rue et surtout de la communauté internationale. “Les déclarations du ministre des Affaires étrangères sont destinées à la consommation extérieure notamment la communauté internationale”, estime M. Sadali, représentant syndical au niveau de la coordination. Pour lui, les déclarations de Mourad Medelci manquent de précision puisqu'aucune date n'a été annoncée. Le représentant syndical se demande même si le pouvoir n'est pas animé de quelque volonté de remplacement du décret de l'état d'urgence par un texte plus rigoureux sous le couvert de lutte contre le terrorisme. “Nous ne savons pas par quoi ce décret sera remplacé, d'autant plus que le ministre parle de ne pas baisser la garde contre le terrorisme”, fait-il remarquer. Lors de cette réunion, la Coordination nationale n'a pas manqué de dénoncer “l'instrumentalisation dangereuse” de certains médias par le régime. “Nous dénonçons la manipulation d'une certaine presse à la solde du pouvoir qui fait honte à l'éthique de cette profession”, peut-on lire dans le communiqué de la CNCD envoyé, hier, à la rédaction. La coordination estime également que malgré “les manœuvres tendancieuses et la diabolisation des actions pacifiques des citoyens, les Algériens ont pu déjouer” toutes les entraves “en adhérant à la dernière manifestation” organisée samedi dernier à Alger. De ce fait, la Coordination nationale réitère son appel à la marche pacifique du samedi 19 février et demande aux citoyens de s'organiser afin d'imposer une Algérie démocratique et sociale. “La CNCD appelle tous les Algériens : jeunes, étudiants, femmes, chômeurs, retraités, travailleurs, cadres… à participer massivement à la marche pacifique le 19 février prochain à 11h, place du 1er-Mai-place des Martyrs”, précise le communiqué.