Alors que les étudiants de l'Ecole nationale supérieure de l'enseignement technique entament leur deuxième mois de grève, les yeux sont braqués sur la visite de travail d'une délégation ministérielle qui aura pour mission, à partir d'aujourd'hui, le dénouement de la crise. Malgré les dernières déclarations apaisantes de Benbouzid, les futurs professeurs de l'enseignement technique ne sont pas prêts à lâcher d'un iota leurs revendications, et maintiennent toujours le mot d'ordre en exigeant le respect du contrat signé conjointement par les responsables de l'éducation et les étudiants. Les grévistes accueillent avec enthousiasme la visite de la délégation tout en décidant de marquer un sit-in de protestation devant l'administration de l'école le jour de la rencontre délégation- délégués des étudiants, prévue à l'Enset. A cet effet, l'assemblée générale tenue hier, n'a pas drainé une grande foule, et a été une occasion pour les protestataires de réitérer les principes de leur mouvement en incitant leurs camarades de les rejoindre, surtout le jour du sit-in. La suppression de plusieurs filières techniques a été la principale raison qui a soulevé la colère des grévistes qui voient leur avenir compromis. Ce sont les spécialités de l'électrotechnique, génie civil, électronique, qui ne seront plus enseignées dans le cycle secondaire technique. Aussi, les futurs professeurs de l'enseignement technique craignent que leurs diplômes soient remis en cause. Comme ils rejettent toute idée d'exercer dans la formation professionnelle, alors qu'ils sont formés durant un cursus de cinq ans, pour être affectés à l'enseignement technique conformément aux clauses des contrats signés. La rencontre délégation ministérielle- délégués des étudiants devra mettre au clair l'ensemble des doléances posées, depuis plus d'un mois, par les protestataires. A défaut d'un consensus commun, les grévistes estiment que la tutelle doit s'engager solennellement par des mesures concrètes afin de convaincre les grévistes à surseoir à leur mouvement. A l'heure où nous mettons sous presse, les mécontents se sont regroupés en cellule de crise sous mode de représentation, «un délégué représente chaque département», bannissant, par ailleurs, l'implication du mouvement estudiantin afin d'éviter tout clivage. La rencontre d'aujourd'hui sera un prélude du dénouement définitif, attestent quelques étudiants qui appréhendent d'ores et déjà le spectre de l'année blanche.