Le harcèlement contre les soldats américains s'est poursuivi en Irak avec des attaques autour de Bagdad, alors que la France plaidait pour un "transfert rapide" de la souveraineté aux Irakiens. Les attaques ont été menées au nord, au sud et à l'ouest de la capitale, faisant quatre blessés dans les rangs des militaires américains. L'armée américaine a, par ailleurs, annoncé la découverte de quatre importantes caches d'armes dans le Nord. Alors qu'un projet de résolution américaine sur la participation de nouvelles troupes étrangères à la stabilisation de l'Irak, devait être finalisé, cette semaine au Conseil de sécurité, le ministre français des Affaires étrangère a estimé que le "délai" pour le transfert de souveraineté aux Irakiens devait être "court", et devait se compter "en mois". Il faut agir “à partir du Conseil de gouvernement et du gouvernement transitoire mais en élargissant leur nombre, et c'est là que l'ONU joue un rôle central, en essayant de définir la légitimité des futures autorités”, a-t-il déclaré. Dans l'attente d'hypothétiques contributions militaires venant de l'étranger, le chef de la diplomatie américaine, Colin Powell, a indiqué dimanche dernier qu'un nouveau projet de résolution sur cette question devrait être finalisé "d'ici deux jours". Le Pentagone a annoncé, samedi passé, la mobilisation de deux brigades de la Garde nationale, soit 10 000 hommes au total, en vue de leur prochain déploiement en Irak dans le cadre d'un plan de rotation des troupes. L'administration américaine a continué entre-temps de défendre la qualité des renseignements ayant précédé la guerre alors que des parlementaires dénoncent la faiblesse des preuves avancées sur la présence d'armes de destruction massive. La commission du renseignement de la Chambre des représentants s'est attaquée au bien-fondé des informations transmises avant la guerre par les services de renseignement sur les armes de destruction massive (ADM) de l'Irak, dans une lettre dont le Washington Post s'est procuré une copie. S'adressant au directeur de la CIA, George Tenet, ces parlementaires, qui ont examiné pendant quatre mois les renseignements utilisés par l'administration de M. Bush pour justifier la guerre en Irak, ont estimé que la plupart des données fournies étaient périmées. Affaibli par une avalanche de sondages négatifs, Tony Blair n'a montré aucun signe de repentance, dimanche passé, au premier jour du congrès annuel de son parti, écartant l'idée d'un départ prématuré de Downing Street et répétant le même discours sur l'Irak.