Il y a peu de temps, l'Entente de Sétif était citée comme un exemple à suivre dans le domaine du professionnalisme. Or, la réalité du terrain a remis tout en cause, le club sétifien vivant une situation des plus délicates née de la démission d'Abdelhakim Serrar qui a décidé de jeter l'éponge en constatant que l'avenir du club qu'il dirigeait depuis déjà huit ans risque de s'effondrer en raison des moyens notamment financiers qui doivent suivre la reconversion vers le professionnalisme et les ambitions du club qui ne cessaient de grandir au fil des années. Il faut dire à ce titre que le refus des responsables de la municipalité de la capitale des Hauts-Plateaux de donner le feu vert à la promotion immobilière qu'il comptait lancer au niveau du siège du club, à la cité Tlydjène, a été finalement la goutte qui a fait déborder le vase, lui qui voyait dans ce projet une solution pour renflouer les caisses du club et donner en même temps un coup de fouet à la société sportive Black Eagles qui fait, faut-il le dire, du surplace depuis son lancement il y a un peu plus de quatre mois. Toutefois, en constatant le blocage venir, Serrar, qui ne voulait pas rester “le dindon de la farce” quand ça ne va pas, a tout simplement décidé de quitter le navire laissant chacun devant ses responsabilités. “J'en ai marre qu'on m'insulte à chaque fois qu'il y a un mauvais résultat alors que je donne le meilleur de moi-même, et qu'on continue à l'opposé de faire la sourde oreille pour venir en aide au club, notamment sur le plan financier”, n'a-t-il cessé de dire avant qu'il n'annonce sa démission. Pour beaucoup d'observateurs, la situation dans laquelle s'est engouffré le club sétifien depuis quelque temps peut se reproduire dans d'autres clubs du championnat de Ligues 1 et 2 en bute contre de grands problèmes financiers, et qui viennent de saisir, à travers une plateforme de revendications, le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika pour l'application des mesures décidées par le gouvernement dans la loi complémentaire, lesquelles permettront aux clubs de sortir de l'impasse dans laquelle ils se sont retrouvés depuis la mise en œuvre du professionnalisme, car au train où vont les choses, de nombreux présidents vont sûrement suivre Serrar et mettre la clé sous le paillasson. C'est dire que la situation que vit actuellement l'Entente de Sétif présente un exemple vivant de ce qui peut se passer ailleurs, d'autant plus que les choses ne cessent de se compliquer dans la maison ententiste puisque, à moins de 24 heures de la clôture des dépôts des candidatures, aucune personne ne s'est manifestée pour postuler à la présidence du club. “Celui qui acceptera de prendre l'Entente en l'état actuel des choses est simplement un fou”, nous a confié un ancien dirigeant qui pense que les pouvoirs publics doivent aider les clubs à surmonter certains obstacles afin de leur permettre d'avoir des ressources de financement. “Sinon, c'est la mise à mort des clubs qui n'auront plus les moyens de suivre le rythme.” Toujours est-il qu'aux dernières nouvelles, rien n'a été fait pour tenter de désamorcer la situation que vit la formation chère à Mokhtar Aribi puisque nous apprenons, selon une source digne de foi, que le conseil de la municipalité de Sétif, qui devait se réunir aujourd'hui, n'a pas mis à l'ordre du jour le projet de la promotion immobilière proposé par Abdelhakim Serrar, ce qui ne fait que craindre le pire, et ce à quelques heures de la tenue de l'assemblée générale élective.