La tension sociale ne cesse de s'installer dans la durée dans la wilaya de Tizi Ouzou où plusieurs axes routiers, et non des moindres, ont été encore une fois fermés à la circulation hier et avant-hier par des citoyens qui pénalisent, certes, leurs concitoyens mais qui apportent néanmoins une preuve supplémentaire de la flagrante contradiction entre la réalité vécue par la population et le discours développé jusque-là par les autorités au sujet du développement de la région. À Oued Aïssi, à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou, des centaines d'habitants du village Sikh Oumedour ont procédé avant-hier matin à la fermeture de la RN12 pour exiger la mise en service du gaz de ville. La route a été coupée à l'aide de pneus en flammes et d'autres objets hétéroclites, contraignant ainsi des milliers d'automobilistes à rebrousser chemin et tous les habitants de la partie est de la wilaya et ceux venus des wilayas limitrophes de poursuivre leur chemin à pied. Ce n'est que vers 10h que le chef de daïra de Tizi Ouzou, accompagné du directeur des mines et de l'industrie, est arrivé sur les lieux pour renouveler la promesse de mise en service du gaz naturel dans ce village. Aucun dispositif policier n'est toutefois dépêché pour rouvrir la route alors que des milliers de citoyens n'ont pu rejoindre leurs lieux de travail. Le même décor a été constaté sur la route de Tala Alam, dans la périphérie ouest de la ville de Tizi Ouzou où pour la énième fois les sinistrés du séisme de 2003 ont encore coupé la route pour exiger leur relogement. Un relogement considéré comme impossible par les autorités qui ne voient en ces citoyens que de faux sinistrés. À Azazga, également les habitants du village Cheurfa ont procédé, dans la même matinée d'hier, à la fermeture de la RN71, menant vers la ville d'Azazga, pour crier leur ras-le-bol sur l'état de la route de leur village distant de la ville de quelque cinq kilomètres. C'est la seconde fois en moins de deux mois que les mêmes villageois ferment cette route pour exprimer la même revendication. Pour rappel, l'APC d'Azazga, leur promis de procéder au bitumage de cette route, mais le projet était conditionné par l'achèvement, au préalable, du projet d'assainissement. Une explication qui n'a pas réussi à convaincre les habitants de Cheurfa. Les services de police étaient dépêchés sur les lieux mais sans intervenir et les représentants du village devraient être reçus par les responsables de l'APC. Dans la ville de Tizi Ouzou par contre, la police a procédé, suite à la fermeture de la route par les taxieurs, à la réouverture de la route longeant le siège de la Sûreté de wilaya. À Drâa Ben Khedda, des dizaines de chômeurs ont tenu avant-hier un sit-in devant le siège de la daïra, pour demander leur droit au travail et droit d'accès au logement. Cinq représentants des manifestants ont été reçus par le chef de daïra.