Les actions coup-de-poing des populations se suivent et se ressemblent. La fermeture des routes et des sièges des APC est devenue le seul et unique moyen de se faire entendre à chaque fois qu'il s'agit de mettre en avant des revendications liées à l'amélioration des conditions de vie en général. Hier encore, ce sont les habitants du village Akaouedj, le plus grand village de la commune d'Aït Aïssa Mimoun, au nord de Tizi Ouzou, de mettre à exécution une menace brandie depuis plusieurs mois pour des revendications qui datent depuis des années. Ces revendications sont liées principalement à l'amélioration du cadre de vie des villageois qui souffrent de plusieurs manques. Par cette action, ils réclament la réfection des routes, une part de logements sociaux et le raccordement du village au réseau de gaz naturel. Ainsi donc et après avoir attendu plusieurs mois sans voir une lueur d'espoir poindre à l'horizon, ils étaient près de 1000 personnes à prendre d'assaut le siège de l'APC sis à Levdahi, dès les premières heures de la matinée. Aussitôt, ils ont procédé à la fermeture du portail principal du siège de l'APC et empêché les élus et le personnel d'y accéder. Sur place, l'atmosphère était des plus tendues. Alors que les minutes s'égrènent, la tension montait de plusieurs crans. C'est sur place qu'il a été décidé de procéder au blocage du CW37 avant que cette action ne soit rejetée car elle pouvait pénaliser la circulation automobile sur cet axe routier très fréquenté et qui dessert les communes du nord comme Ouaguenoun, Boudjima, Timizart, voire Tigzirt. Selon quelques personnes ayant pris part à cette action, elles ont été unanimes à dénoncer avec la plus grande vigueur la situation d'isolement que vit le village. «Nous sommes royalement ignorés par les autorités locales qui ne font que des promesses chimériques qui ne durent que le temps d'une campagne», nous dira Karim avant d'ajouter : «Une fois élus, les élus vous tournent le dos et vous jettent en pâture à toutes sortes d'aléas.» «Voilà la triste réalité dans laquelle nous baignons. Qu'ils sachent que nous ne sommes pas de vulgaires poissons à rouler dans la farine avec des discours soporifiques», pestera pour sa part Ahmed. En tout cas, la tension était toujours vive en milieu de journée et rien n'indiquait une quelconque issue. Les protestataires étaient déterminés à se faire entendre. Pour rappel, l'APC d'Aït Aïssa Mimoun vient tout juste de sortir d'une situation de blocage qui a duré deux années. La dernière action du genre a été enregistrée il y a quelques jours dans la région d'Irdjen où les habitants des deux villages Ath Hague et Azouzène avaient procédé au blocage de la RN15 pour réclamer l'élargissement de la piste qui relie les deux villages et dénoncer l'opposition d'un propriétaire terrien.