Désertées pendant deux jours par les nombreux abonnés qui y transitaient quotidiennement, les gares d'Alger ont renoué hier avec l'afflux des usagers du transport ferroviaire. Quelque peu timide aux premières heures de la matinée, l'affluence grandissait au fil des sifflements des trains qui annonçaient la reprise du service. Après deux jours de grève lancée par le dépôt d'Alger, les mécaniciens et les conducteurs, sans lesquels le train ne peut quitter le quai, ont décidé de mettre fin à leur mouvement. “La décision de la reprise a été prise lundi en fin d'après-midi suite à la satisfaction des revendications des grévistes”, nous dit un syndicaliste. Et d'ajouter que la direction générale de la SNTF a donné son accord pour l'octroi des primes exigées par les mécaniciens et les conducteurs, dont la prime de traction. Cependant, précisent des sources syndicales, cette reprise du service ne veut aucunement dire que les cheminots sont satisfaits à 100% et comptent s'arrêter là. “Pour nous, la direction générale a, certes, lâché du lest mais nous espérions plus et mieux, notamment pour ce qui est de l'évolution de carrière. Deux années par échelon ont été accordées mais cela n'arrange pas tous les travailleurs dont certains n'ont finalement gagné que 5 échelons sur les 15 ou 20 auxquels ils ont réellement droit”, explique un responsable syndical. Et d'ajouter : “Les travailleurs considèrent que ce qui a été négocié avec la DG ne reflète que de simples mesures d'apaisement pour éviter la paralysie des stations ferroviaires.” Les cheminots exigent des négociations avec le département de tutelle et précisent que l'option de la grève nationale illimitée reste toujours ouverte en cas de refus de satisfaire leurs revendications. Pour rappel, une menace de grève a été brandie par les sections syndicales de la SNTF pour le 6 mars dernier en cas d'échec des négociations avec la direction générale de l'entreprise. Ce qui fut le cas d'ailleurs. Voulant éviter la paralysie du transport ferroviaire, la tutelle est intervenue en invitant les représentants des travailleurs à une rencontre qui devait avoir lieu lundi. Les syndicalistes n'avaient d'autre choix que de patienter une journée et surseoir à la grève. Mais le dépôt d'Alger, c'est-à-dire les mécaniciens et les conducteurs, est allé à contre-courant en ignorant l'appel des sections syndicales. Le transport ferroviaire a été paralysé à plus de 60%, notamment au niveau de la banlieue d'Alger.