Séisme, tsunami et risque nucléaire majeur, un assemblage qui aurait été idéal pour un film à gros budget, mais, malheureusement, c'est tout un pays, en l'occurrence le Japon, qui le subit depuis vendredi passé. Le tremblement de terre, d'une magnitude de 9 (revu à la hausse hier par l'agence japonaise de météorologie) à l'échelle ouverte de Richter, et les répliques qui ont suivi, ont totalement chamboulé les Nippons. Le Japon se retrouve ainsi embourbé dans sa plus grave crise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les bilans des pertes humaines et des dégâts matériels vont crescendo au fil des jours, des heures et des minutes. Hier, en fin de journée, le dernier bilan officiel faisait état de 1 800 morts et disparus : 688 victimes ont été répertoriées, alors que 1 500 blessés sont comptabilisés. Cependant, les médias japonais estiment le nombre de morts à plus de 10 000 personnes. Un chiffre hallucinant mais loin d'être “virtuel”. Il est relatif aux nouvelles inquiétantes provenant des différentes zones côtières touchées par le séisme puis le tsunami. Par exemple, à Minamisanriku, ville de 17 500 habitants, la moitié de la population a disparu. Aussi, le nombre de militaires impliqués dans les opérations de sauvetage a été doublé en 48 heures, passant à 100 000 hommes. Toutefois, le calvaire des Japonais n'est pas encore fini. Des répliques puissantes sont attendues. Hier après-midi, l'agence météorologique japonaise a fait état de la probabilité d'un nouveau séisme de force 7. Pour donner une idée sur l'extrême violence du séisme de vendredi dernier, il faut savoir qu'un tremblement de terre avec une magnitude 9 est équivalent à environ 336 millions de tonnes de TNT. à titre comparatif, la bombe atomique de Hiroshima était “seulement” de 15 000 tonnes de TNT. Cette force aurait ainsi déplacé, comme indiqué par l'Institut de géophysique américain, l'île principale de l'archipel nippon de 2,4 mètres ! Cependant, le Japon se retrouve avec une urgence de premier ordre : éviter une catastrophe nucléaire. Une situation qui fait peur au monde entier. Deux centrales sont déjà mises en état d'urgence. Samedi, une explosion s'est produite dans une centrale nucléaire de Fukushima n°1, située à 250 km de Tokyo. Hier, les autorités japonaises ont déclaré l'état d'urgence dans une deuxième centrale nucléaire où un niveau élevé de radioactivité a été signalé. Il s'agit de celle de Tokai n°2, située sur la côte est, dans la préfecture d'Ibaraki, touchée par le raz-de-marée consécutif au violent séisme. Une pompe à eau pour le système de refroidissement de la centrale est tombée en panne. Cependant, le porte-parole de l'opérateur du site (Japan Atomic Power Company) a indiqué que le système de refroidissement a pu être stoppé manuellement. Le risque nucléaire est d'autant plus grand que le Japon est un des pays les plus nucléarisés au monde. Il est classé à la troisième place. Un tiers de sa production électrique dépend de l'énergie nucléaire, et dans les prévisions, les autorités nippones aspirent à atteindre une “dépendance” de 50% pour 2030.