Il a suffi de quelques averses pour que des quartiers entiers, à Ghardaïa et ses environs, soient prisonniers, ce samedi, des eaux qui n'arrivaient pas à s'écouler, mettant ainsi à nu toutes les imperfections des travaux et ouvrages réalisés après la catastrophe des inondations de septembre 2008. Déferlant des collines qui entourent la ville, les eaux en furie charriaient au passage des tonnes de détritus et toutes sortes d'objets hétéroclites et forment en aval de véritables marécages avec tous les dangers qu'ils pouvaient générer. Les décharges sauvages qui ont poussées tout autour de la ville, dans l'indifférence totale des pouvoirs publics, constituent, aujourd'hui, une véritable épée de Damoclès pour la population de la vallée. À Bounoura, le stade de Sidi Abbaz, refait entièrement après avoir été détruit par les crues de 2008 et dont la clôture vient juste d'être réceptionnée, s'est transformé en une immense piscine gluante. C'est à se demander sur quelles normes ont été faites les études et surtout sa construction. Dans les quartiers de Belghanem, Kerkoura, Baba Sâad, Baba Oudjema, Adjroud, Bougdema Mermed, El Korti et Bouhraoua, les mêmes scènes d'immenses flaques d'eau obstruent dangereusement la circulation rendant aléatoires les déplacements de la population. Quelques équipes des services de l'hydraulique, rencontrées sur les hauteurs de la ville, tentaient de déboucher les avaloirs complètement engorgés. Cette situation a généré une grande perturbation de la circulation automobile mettant les nerfs des conducteurs à vif. Un citoyen, hors de lui, lâche : “Où sont les responsables ? Nous pataugeons dans la boue et eux, ils restent bien au chaud dans leurs nids douillets.”