Le procès de l'enlèvement des touristes allemands et autrichiens, reporté à plusieurs reprises, s'ouvre aujourd'hui au tribunal criminel près la cour d'Alger. L'affaire sera probablement reportée. Des avocats ont, en effet, décidé de demander le report des procès où sont impliqués les ex-“émirs” du GSPC, en l'occurrence Hassan Hattab, ex-“émir” national, et El-Para, ex-“émir” de la zone est, pour exiger leur présence aux audiences suite aux dernières déclarations du ministre de la Justice qui avait affirmé que “Hattab est en résidence surveillée” et El-Para sous mandat de dépôt à Serkadji. Selon une source proche du dossier, Hassan Hattab sera entendu et auditionné par le juge d'instruction très prochainement pour classer son dossier “et il est fort possible qu'il bénéficiera d'un non-lieu et sera libéré”, d'autant qu'il avait déjà entamé la procédure pour bénéficier des mesures de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Bien qu'il ait été auditionné pour la première fois par le magistrat instructeur près le tribunal de Sidi-M'hamed, depuis son extradition de la Libye vers l'Algérie en octobre 2004, Abderazak El-Para, de son vrai nom Amari Saïfi, considéré comme étant en fuite dans cette affaire, ne se présentera pas au procès “et pourra bénéficier lui aussi d'un non-lieu”, précise notre source. Ce chef terroriste, qui avait rejoint lui aussi l'initiative de Hassan Hattab, a lancé un appel à ses ex-compagnons pour déposer les armes et a même condamné les enlèvements des étrangers. On apprend aussi que plusieurs terroristes qui se sont rendus et non emprisonnés seront auditionnés pour régler leur situation, à l'instar de Samir Saâyoud, alias Mosaâb, ex-coordinateur du GSPC qui s'est rendu en 2007. Quatre accusés vont comparaître devant le tribunal, en l'occurrence Nacer A. Abdelmadjid K., Benalia B. et Abdelbasset B., poursuivis pour “appartenance à groupe terroriste activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays, vente et achat d'armes de guerre et kidnapping de ressortissants étrangers”. Ces derniers ont été remis à l'Algérie après leur arrestation au Tchad et leur emprisonnement par le mouvement rebelle local, le Mouvement pour la démocratie et la justice (MJDT). Selon le dossier de l'affaire de l'enlèvement, en 2003, de 32 touristes allemands, suisses et autrichiens, dans le Sahara, qui devait être examiné aujourd'hui, les mis en cause avaient rejoint le maquis, en 1993, dans la région Est du pays. Ils ont reconnu qu'ils s'en sont pris à des touristes étrangers sous les ordres de Abderazak El-Para, “émir” à l'époque de la zone Est. Le juge d'instruction chargé de l'enquête avait adressé une commission rogatoire à la justice allemande, où il avait demandé à auditionner les ex-16 otages allemands, libérés après le paiement de la rançon. Une seconde commission a été adressée à la justice malienne pour demander des informations sur des personnes qui seraient impliquées dans l'approvisionnement du groupe d'El-Para en armes et munitions.