L'université algérienne doit être radicalement transformée afin de jouer pleinement son rôle social. Je souhaiterais simplement souligner ici les trois piliers majeurs de l'université que nous devons bâtir : tout d'abord une formation de qualité qui permettra aux étudiants de réussir leur vie professionnelle et leur quête de savoir personnel ; ensuite, un accès aisé à l'emploi après l'université, quelle que soit la formation choisie, et correspondant réellement à l'expertise développée et aux aspirations personnelles ; enfin, la transformation de nos universités en espaces de développement et d'épanouissement, car l'université doit être un espace d'ouverture, à la pointe du progrès de la société dans tous les domaines, et correspondre à une période heureuse dans la vie des étudiants. Une formation de qualité La priorité pour nos étudiants est d'améliorer la qualité de leur formation afin de leur permettre de réussir leur vie professionnelle et de répondre à leurs aspirations intellectuelles légitimes, en leur donnant un socle de connaissances de haut niveau dans le domaine de leur choix, des méthodes de travail efficaces pour leur vie entière. Cela passe par trois grandes transformations : un accès sélectif à l'université, après avoir acquis des bases solides au primaire, au collège et au lycée ; une refonte des enseignements par des formations universitaires adaptées aux besoins des administrations, des entreprises et de l'enseignement (écoles, formation professionnelle et universités). Enfin, une amélioration sensible du nombre et de la qualité du corps professoral, ce qui suppose de redynamiser les écoles doctorales, de faire massivement appel aux professeurs algériens à l'étranger, et de veiller à mettre en place les conditions et les incitations pour que le corps professoral s'implique dans la réussite des étudiants et la formation de la nouvelle génération de professeurs. Pour atteindre ces objectifs, les grands axes de la politique proposée sont les suivants : garantir une qualité comparable au niveau international par un double diplôme systématique avec des universités de niveau mondial pour la licence – le master – le doctorat ; renforcer les filières scientifiques qui sont le socle du développement économique et permettre une ouverture vers des carrières internationales qui doivent, à nouveau, représenter une part majeure des diplômes délivrés à l'université, à l'image des pays asiatiques ; la revalorisation des filières littéraires et des sciences sociales par la mise en place d'un numerus clausus ; le renforcement de la qualité des enseignements et l'adaptation progressive des programmes au fur et à mesure qu'on formera de nouvelles générations de professeurs-chercheurs au sein des écoles doctorales ; la revalorisation sociale et matérielle des enseignants, qui doivent être réellement mis au sommet de la hiérarchie des revenus ; la mise en concurrence des universités dans l'accès aux moyens et l'attraction des étudiants et des subventions, l'évaluation systématique des enseignements, par les étudiants et les services de l'état, et la transparence totale sur les résultats de cette évaluation. Sur le plan de la gestion matérielle, la carte universitaire et la planification seront totalement revues, tandis que les dépenses seront contrôlées localement afin d'assurer une réaction rapide (décentralisation, recrutement de gestionnaires, gestion de projets, contrôle des budgets) et des conditions matérielles meilleures avec la généralisation de campus bénéficiant d'investissements importants et de moyens de maintenance impeccables (hébergement, restauration, infrastructures sportives, etc), avec, de nouveau, une évaluation de la qualité des services fournis par les étudiants et les services de l'état. Afin d'attirer des financements nouveaux dans ce secteur prioritaire de la nation, des financements complémentaires à ceux de l'état seront encouragés (familles, subventions privées par le biais de fondations, fonds de la zakat, universités privées, notamment étrangères). Au niveau de leurs conditions matérielles, les étudiants bénéficieront d'une augmentation de leur bourse et de prêts-éducation dans les banques, tandis que le logement privé-étudiant sera développé tout en restant abordable. Nous continuerons, jeudi prochain, à présenter l'université que nous devons bâtir via des politiques ambitieuses. Entre-temps, débattons sur les meilleurs moyens d'avancer vers un avenir de progrès et de prospérité pour tous les Algériens. à la tentation du pessimisme, opposons la nécessité de l'optimisme !