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“La relation entre les deux pays est constante, solide et bien enracinée”
Giampaolo Cantini, l'Ambassadeur d'Italie en Algérie, à Liberté
Publié dans Liberté le 17 - 03 - 2011

à l'occasion de la célébration du 150e anniversaire de l'unification de l'Italie, Son Excellence, l'Ambassadeur d'Italie en Algérie, M. Giampaolo Cantini, a saisi cette opportunité pour établir un bilan sur les relations entre les deux pays. Pour l'ambassadeur, la relation économique entre l'Algérie et l'Italie demeure “constante, solide et bien enracinée”.
Liberté : Aujourd'hui, le peuple italien fête une date historique et hautement symbolique, le 17 mars 1861, à laquelle fut proclamée l'Unité d'Italie. Pourriez-vous nous retracer un bref rappel de cet événement ? Qu'inspire pour vous et votre pays ce 150e anniversaire de l'unification de l'Italie ?
Son Excellence Giampaolo Cantini : L'unification de l'Italie marque une date historique pour mon pays qui, en 1861, a atteint aussi son indépendance après presque quatorze siècles de division, luttes internes et occupations étrangères.
Au cours des siècles, la réunification de la péninsule a continué à représenter le rêve de grands poètes, artistes et intellectuels, notamment Dante, Petrarca, Machiavelli, Guicciardini et bien d'autres. Le processus d'unification a duré presqu'un siècle, à partir des révoltes libérales de 1820-1825, jusqu'à la Première Guerre mondiale, qui a permis à mon pays de récupérer les provinces de Trento et de Trieste. Dans son ensemble, l'Italie a combattu trois guerres d'indépendance (1848, 1859, 1866), ainsi que la Première Guerre mondiale (qui peut être considérée comme la quatrième de notre indépendance nationale), avec des pertes en vies humaines énormes (600 000 morts). Il s'agit d'une histoire en même temps tragique et fascinante. Les patriotes italiens se sont inspirés des idéaux libéraux qui dominaient la culture du romantisme européen. Ils ont cultivé en même temps le droit à l'identité nationale et le rêve de l'internationalisme libéral. Certains ont combattu et perdu leur vie pour l'indépendance d'autres pays, comme dans le cas de Santorre di Santarosa qui mourut en Grèce en 1825. Des liens étroits se sont ainsi établis avec d'autres patriotes européens (voir l'amitié entre Giuseppe Mazzini et le leader démocrate hongrois Lajos Kossuth). Le cas le plus célèbre de ce mouvement révolutionnaire démocratique est certainement celui de Giuseppe Garibaldi, le “héros des deux mondes”, qui a joué un rôle déterminant dans les révolutions de l'Amérique latine aussi bien que dans l'unification de l'Italie, avec la fameuse “expédition des Mille”. L'engagement de l'Italie en faveur de la construction européenne ainsi que l'attachement au multilatéralisme onusien ont été dans une certaine mesure le prolongement des idéaux du “Risorgimento”.
Cette célébration aurait-elle une signification particulière pour l'Algérie ?
à mon avis, oui. Les deux pays sont anciens, mais avec deux constructions étatiques récentes. L'état italien vient juste de célébrer son 150e anniversaire, une période courte dans une perspective historique. L'Algérie va célébrer le cinquantenaire de son indépendance l'année prochaine. Les deux processus, qui ont eu des caractéristiques tout à fait différentes, ont été marqués par de grands sacrifices. Je crois aussi que l'héritage du “Risorgimento” italien a eu un impact sur la lecture — de la part de la classe politique ainsi que des forces sociales et des intellectuels italiens — du Mouvement de libération algérien à l'époque de la guerre de Libération nationale. Des personnalités telles que Enrico Mattei étaient certainement influencées par leur expérience dans la résistance (1943-1945), mais leur formation politique et culturelle relevait aussi bien des valeurs du “Risorgimento”, notamment en ce qui concerne le respect de la liberté et l'indépendance nationale.
Quel bilan tiriez-vous des relations bilatérales entre l'Algérie et l'Italie ? Quelles sont les perspectives projetées pour les rapports multidimensionnels profonds qui lient les deux pays ?
Les relations bilatérales sont solides et remontent à l'époque ancienne, bien avant la période romaine. Les deux peuples ont maintenu des rapports constants au cours des siècles, même avant leurs indépendances respectives. Et, d'ailleurs, plusieurs raïs et même un dey, à l'époque ottomane, étaient bien des Italiens ! L'Algérie et l'Italie partagent tout d'abord un intérêt stratégique pour la sécurité et la stabilité de la Méditerranée. Au cours de ces dernières années, nous avons renforcé la coopération dans le domaine sécuritaire, notamment dans la lutte contre le terrorisme. En termes économiques, l'Italie est depuis longtemps le deuxième partenaire de l'Algérie. Je tiens à souligner que les entreprises italiennes ont contribué dans une mesure remarquable à la construction de l'Algérie indépendante, en termes matériels, notamment dans le secteur de la formation des ressources humaines. Ceci est vrai surtout dans les domaines énergétiques et des grands travaux infrastructurels. En plus, elles n'ont jamais quitté l'Algérie, même pas dans les années de la tragédie nationale. Je souhaite mettre en exergue surtout le secteur de la formation, notamment avec la fondation de l'école polytechnique d'architecture et de l'urbanisme (Epau), la restauration du patrimoine (le Bastion-23, entre autres), les grandes missions archéologiques des années 1960 et 1970, mais aussi la participation des jeunes officiers de la Marine militaire algérienne aux cours de l'Académie navale de Livourne à partir de la moitié des années 1960. Aujourd'hui, nous poursuivons cet effort de formation aussi dans le domaine de la culture. Grâce aux bourses d'études du gouvernement italien, plusieurs musiciens, artistes et intellectuels algériens ont accès à une formation de haut niveau dans mon pays. En concluant, j'aime bien rappeler ce que notre ministre des Affaires étrangères, Monsieur Franco Frattini, a dit au cours de sa visite à Alger au mois de juillet 2010, et encore récemment dans le contexte des grands changements en Afrique du Nord, relativement à la nécessité de donner un nouvel élan à la dimension humaine des rapports dans la Méditerranée, surtout vis-à-vis des jeunes générations. Il me semble que ce message d'ouverture et d'échange est tout à fait de grande actualité. Nous pouvons bâtir, dans ce contexte nouveau, sur un grand patrimoine de relations entre l'Algérie et l'Italie.


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