Le premier tir a eu lieu à 16h45 GMT contre “un véhicule libyen clairement identifié comme appartenant aux forces pro-Kadhafi”, selon l'état-major français, alors que le porte-avions Charles-de-Gaulle devrait appareiller aujourd'hui de Toulon. La France a ouvert le feu hier contre un véhicule des forces de Kadhafi, peu après avoir engagé une vingtaine d'avions de chasse au-dessus de la Libye, prémices d'une opération militaire internationale plus large, dans la foulée d'un sommet international à Paris. Le président français, Nicolas Sarkozy, a averti, après avoir réuni des dirigeants arabes, européens et nord-américains à Paris, que les troupes de Kadhafi pouvaient être bombardées à tout moment. De violents combats faisaient rage dans le même temps dans le bastion anti-Kadhafi de Benghazi, deuxième ville de Libye. “En accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi. D'ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville”, a assuré Nicolas Sarkozy, à l'issue du sommet. “D'autres avions français sont prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés”, a-t-il ajouté. Selon des sources militaires, ce sont des avions de chasse Rafale qui survolaient hier la Libye. Le premier tir a eu lieu à 16h45 GMT contre “un véhicule libyen clairement identifié comme appartenant aux forces pro-Kadhafi”, selon l'état-major français. Le porte-avions Charles-de-Gaulle devrait appareiller aujourd'hui de Toulon (sud de la France) en direction de la Libye, a précisé l'état-major des armées. “Il est clair que la France assure le leadership de l'action militaire dans l'espace aérien libyen”, a déclaré le Premier ministre belge, Yves Leterme. “Notre coalition est prête à agir”, a affirmé le président américain Barack Obama, sans préciser le degré de participation des Etats-Unis. Sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, présente à Paris, a promis de fournir des “capacités uniques”, celles dont ne disposent pas leurs alliés. Selon des experts, il pourrait s'agir de missiles antiradar. Washington est également performant dans les armes à impulsion électromagnétique qui peuvent altérer des systèmes informatiques adverses et dans le recours aux fils de carbone qui peut mettre à mal les centrales électriques comme celle de Tripoli. Dans un nouvel appel à Kadhafi, Nicolas Sarkozy a dit qu'il était “encore temps” pour lui d'”éviter le pire”, à condition de respecter “sans délai et sans réserve” toutes les exigences de la communauté internationale. Ce sommet intervenait 48 heures après le vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le recours à la force pour protéger les civils de l'offensive du régime contre les rebelles. “Le colonel Kadhafi a méprisé cet avertissement. Au cours des dernières heures, ses forces ont intensifié leurs offensives meurtrières”, a dénoncé Nicolas Sarkozy, ce qu'a démenti le régime libyen. “Il est d'une importance vitale de passer à l'action de manière urgente”, a estimé le Premier Ministre britannique, David Cameron, dont le pays est avec la France aux avant-postes de la coalition. Le Qatar, plusieurs pays européens (Belgique, Pays-Bas, Danemark, Norvège, Espagne) et le Canada, ont confirmé à Paris leur volonté de participer aux opérations militaires, en fournissant des avions, ignorant les mises en garde du régime de Kadhafi. Le Chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, a indiqué que son pays enverrait 4 avions de chasse F18 et un ravitailleur pour faire respecter une zone d'exclusion aérienne en Libye. L'Italie offre “pour le moment” ses bases militaires sans exclure une participation future plus importante, a déclaré Silvio Berlusconi. Outre la participation américaine, plusieurs questions restaient floues à l'issue du sommet, notamment celle du rôle de l'Otan, refusé par la France. Il est possible que l'Organisation soit à terme sollicitée pour des opérations prévues par la résolution de l'ONU mais qui nécessitent du temps et de gros moyens pour être mises en œuvre, comme l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne et le contrôle maritime de l'embargo sur les armes. Le but du sommet était de montrer l'unité d'une bonne partie de la communauté internationale face au régime de Kadhafi. Outre des chefs de gouvernement européen, étaient présents les ministres des Affaires étrangères du Qatar, des Emirats arabes unis, du Maroc et de la Jordanie. La Ligue arabe était aussi représentée.