Dès les premières heures de la matinée, de nombreux éléments des forces antiémeutes, boucliers et matraques à la main, et des policiers étaient déployés dans toutes les rues menant au lieu de la manifestation. L'appel à une marche lancée sur le réseau social facebook par des internautes, initialement non identifiés, n'a pas drainé grand monde, hier, à la Grande-Poste, lieu fixé pour le départ de la marche vers la présidence de la République. À peine quelques dizaines de jeunes disséminés se sont retrouvés sur le parvis de la Grande-Poste pour tenter d'organiser la manifestation. Mais très vite, ils seront dispersés par la police déployée en nombre.“Barakat, Barakat”, a lancé l'un deux. À quelques mètres des escaliers, à l'intérieur de l'imposant édifice mauresque, plusieurs personnes faisaient une file et semblaient indifférentes à tout ce déploiement autour d'eux. Plus loin, des jeunes attablés à des terrasses de café épiaient le mouvement et attendaient probablement une esquisse de manif' pour se joindre à elle. Mais les policiers, notamment en civil et rompus à l'exercice depuis plusieurs semaines maintenant, dispersent le moindre regroupement. Tandis que les uns organisaient la circulation automobile, les autres postés dans tout le périmètre de la Grande-Poste surveillaient toute velléité de rassemblement. Ce samedi, c'est plutôt la police qui a “tissé sa toile”. Dès les premières heures de la matinée, de nombreux éléments des forces antiémeutes, boucliers et matraques à la main, et des policiers, étaient déployés dans toutes les rues menant au lieu de la manifestation. Des dizaines de camions et de véhicules étaient également stationnés dans certaines grandes artères comme le boulevard Mohammed-V. “En tout cas, au regard de cette forte mobilisation de la police, c'est une action réussie”, a commenté Amine, l'un des animateurs de la CNCD-Barakat et qui a apporté son soutien à la manif'. À 12h passées, les manifestants, qu'on peut difficilement distinguer des passants, se sont dispersés. Indice de la faible mobilisation, cette boutade lancée par un policier à l'adresse d'un jeune : “Rentrez à la maison et connectez-vous sur facebook, c'est mieux !”, selon le témoignage d'une journaliste. Ce samedi, la révolution restait du domaine du virtuel. Elle était “virusée”, pour reprendre un vocable des internautes.