La marche à laquelle a appelé un groupe de jeunes sur Facebook, qui devait s'ébranler de la Grande-Poste vers la présidence de la République, n'a pas eu lieu. L'appel des blogers n'a pas drainé les foules. Seulement quelques personnes, probablement les initiateurs de la marche, ont pu improviser un point de presse au parvis de la Grande-Poste. A huit heures, l'esplanade de la Grande-Poste a été ceinturée par un important cordon sécuritaire pour parer à d'éventuels dérapages. Attirés vraisemblablement par le dispositif sécuritaire mis en place, des badauds s'arrêtaient pour s'informer. Une fois mis au fait de la présence des policiers, ils quittent les lieux. Certains d'entre eux ont qualifié « d'abusif » le recours systématique aux marches. Une jeune enseignante, qui dit comprendre le désarroi de certains jeunes, estime qu'au « lieu de crier dans la rue, ces derniers feraient mieux de participer à la construction de leur pays, d'autant que les autorités ont pris des dispositions très importantes au profit des jeunes et des couches vulnérables ». Cela étant, la journée d'hier était des plus ordinaires, même si la présence des éléments des forces de maintien de l'ordre avait attisé la curiosité des uns et des autres. Les commerces étaient ouverts et les Algérois vaquaient à leurs occupations. Rencontré sur les lieux, Kader Affak, membre du groupe Bezzaf, a estimé que cette journée est « symbolique » et personne ne peut « empêcher la marche de l'histoire ». Dans ce cadre, il a affirmé ne pas comprendre pourquoi les autorités n'autorisent pas les marches dans la capitale après la levée de l'état d'urgence. Selon lui, le groupe Bezzaf, qui milite pour un changement pacifique, appelle à des élections anticipées basées sur la transparence. « Toutes les initiatives sont bonnes », dit-il, précisant que les autorités doivent « savoir que nous existons et qu'il doit composer avec nous ». Amine Menadi, un autre initiateur de la marche, a souligné que les citoyens ont le droit de manifester pacifiquement pour exprimer dans le calme leurs préoccupations. Notons que les jeunes chômeurs organiseront, aujourd'hui, un rassemblement, à la place des Martyrs. Il est à signaler qu'aucun incident majeur n'est survenu.