C'est la première fois que l'artiste-peintre Rezki Zerarti expose à El Bahia. Les 75 tableaux accrochés au mur de la galerie “Lotus” ont drainé des passionnés de l'art. Des universitaires, des élus, des artistes, des étudiants et de simples spectateurs. Du haut de ses 73 ans, Ammi Rezki explose d'énergie. Tout a commencé en France dans les années 1957 à 1962. Avec son cousin, un maçon artiste dans la décoration et la pierre taillée, Rezki apprend vite et fait des merveilles dans la décoration, la sculpture, la poterie et surtout dans la peinture. En 1962, il rentre au pays pour déguster le goût de la liberté. De 1964 à 2010, ce sont des dizaines de tableaux réalisés dont : l'homme bleu, les mouvements de la vie, la vie et le jeu de montage…Mais son inspiration fait jaillir une merveille : les chasseurs de l'homme (1830-1962) qui retrace la période atroce de la colonisation. Autodidacte, Ammi Rezki s'inspire de la vie quotidienne. Ses couleurs sont arrachées de son imagination en ajoutant sa potion magique “l'huile d'olive”, et ses toiles sont fabriquées, d'abord à la main, puis enivrées d'un coup de pinceau. “Oui, je prépare mes peintures et leurs couleurs en ajoutant ma potion magique, l'huile d'olive”. “Regardez ce tableau que j'ai fabriqué avec un tissu assez solide pour un reflet exceptionnel” explique l'artiste. Père de 5 enfants (3 filles et 2 garçons) Rezki Zerarti est un père comblé. Artiste dans l'âme, il transmit ses inspirations, pendant des années d'exercices à l'hôpital psychiatrique de Chéraga (Alger), aux malades qui le lui rendaient bien. “Il y avait des malades doués dans le dessin mais surtout dans la poterie et la sculpture” confie Ammi Rezki. Après plus de 50 années de création, l'artiste-peintre affirme qu'il a toujours été fasciné par Oran, mais l'occasion est venue tard mais riche en création pour rencontrer le public oranais. “J'ai toujours adoré Oran. 75 tableaux sont exposés pour le public oranais et toute la région. Je pense faire un tour à Sidi Bel- Abbès” déclare Rezki. Cependant, Rezki avoue tristement que l'exiguïté de son lieu de travail lui complique la tâche : “Comme je loue un petit appartement, je suis obligé de travailler sur le balcon. Je n'ai ni mon propre appartement, ni un atelier pour exercer ma passion”. Toutefois, l'artiste déborde de générosité et d'un amour fou pour son pays : “Mon seul souhait, c'est la stabilité du pays, la paix et le bonheur pour tous nos concitoyens. Si j'ai quitté la France en 1962, c'est juste pour respirer l'air du bled qui est inégalable”.