La critique cinématographique a fait avant-hier l'objet d'une conférence-débat animée par des professeurs universitaires en la matière, des critiques cinématographiques qui ont, dans leurs interventions, cerné certaines facettes de la manière de voir un film et le rôle de l'argumentation dans la critique. “Il ne suffit pas de dire c'est génial pour aimer, mais cela devrait relativement être suivi par des éclaircissements et des analyses objectives de l'œuvre visionnée”. Fatima Ithri, marocaine, critique de cinéma et chercheuse, est revenue sur la lecture à travers un regard naïf d'un simple observateur à la critique avertie, qui se réfère au contexte et à l'espace culturel, psychanalytique, historique de l'auteur…, donc une lecture plus avisée. Pour M. Sardi, chercheur et critique, la lecture critique d'un film doit systématiquement passer par une analyse et des arguments, mais cela diffère d'une personne à l'autre, d'un académicien en cinéma, d'un journaliste spécialisé… Une lecture émotionnelle, entre aimer ou ne pas aimer, cela reste une réflexion et non une critique au sens propre du mot. Pour M. Sardi, la critique fait durer la vie d'un film, mais celle-ci doit répondre à une plateforme de références et avant tout être un cinéphile. Mme Denise Brahimi, critique littéraire, a apporté des éclaircissements sur le cinéma à travers les revues où chacun fait sa propre lecture d'un film, des résumés promotionnels faits avant le lancement d'un film, ce qui ne répond pas au critère d'une critique, mais plus un enjeu économique. Mohamed Ben Salah, chercheur et cinéaste, dira que c'est déjà osé de faire une critique de la critique elle-même, “on n'est pas au-dessus des choses, mais en se cherche, on se remet en question, loin de ces critiques revanchardes, d'y mettre des jugements”. En critique cinématographique, il faut faire très attention, car porter “une valeur” négative ou positive sur un film reste une responsabilité, une lourde responsabilité. “Tout film mérite une critique”, dira-t-il, tout en signalant cette synergie collective, cette force extraordinaire de la jeunesse, constatée durant ce festival. Des jeunes qu'il faut encourager et savoir déceler ceux qui ont vraiment ce gène de scénariste pour une pmeilleure orientation.