Les coupables risquent de se retrouver encore devant le juge pour d'autres chefs d'inculpation. L'affaire de la banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA) risque encore de faire parler d'elle. Les 43 inculpés, qui ont été arrêtés en 2003 pour le chef d‘accusation de dilapidation des deniers publics et de complicité de dilapidation des deniers publics d'un montant de 13,2 milliards de dinars (1 320 milliards de centimes), pourraient se retrouver de nouveau devant la justice après leur libération prévue vers la fin du mois de novembre de l'année en cours. L'enquête sur cette affaire, qui aura fait couler beaucoup d'encre, a duré quatre années. Le tribunal criminel d'Oran avait prononcé en 2007 des peines entre 3 et 10 ans de prison ferme à l'encontre des mis en cause. Cette fois-ci, certains inculpés seraient poursuivis pour le chef d'inculpation de blanchiment d'argent après avoir purgé leur peine. “De nombreux accusés en détention auraient ouvert de nouveaux registres du commerce et investi dans de nouveaux créneaux”, affirme un cadre financier, qui a requis l'anonymat. Selon lui, il était établi que les accusés, qui ont été condamnés dans le cadre de l'affaire BCIA, “devaient rembourser la Banque extérieure d'Algérie qui s'est constituée partie civile”. Il enfoncera le clou en affirmant que “la BEA n'a jusque-là rien engrangé en dépit du jugement rendu à son profit par le tribunal criminel d'Oran”. Cette affaire aux relents de scandale financier inhabituel qui avait ébranlé les institutions bancaires “profitait à des commerçants protégés par la BCIA”, indique-t-on de même source. Cette dernière parle franchement d'extirpation sans remboursement ni garantie liée à d'importants fonds en forme de liquidités auprès de la Banque extérieure algérienne sur la base de simples bouts de papier (traites avalisés) délivrés par la banque privée domiciliée à Oran. En fait, le faisceau des présomptions qui pesaient lourdement sur les personnes ayant un lien avec cette affaire allait mettre à nu les véritables tenants et aboutissants de ce procès retentissent. La découverte du pot aux roses a eu lieu au mois de mai 2003 lorsqu'une quantité de 13 000 tonnes de sucre importée par l'entreprise Sotrapla va révéler le préjudice profond subi par la BEA. À cette date, les principaux patrons sont en réunion hebdomadaire avec les responsables de la Chambre de compensation de la Banque nationale. Le président directeur général et ses proches collaborateurs, qui avaient garanti les importations de Sotrapla, refusent de rembourser la BEA qui réclamait la compensation d'un montant de plus de 40 millions de dinars. Le prétexte âprement défendu par la BCIA mettait en cause la BEA dans le retard pour justifier sa demande de compensation. Un bras de fer va alors opposer les antagonistes après l'échec des discussions en coulisses jusqu'à l'éclatement de l'affaire au niveau de la direction régionale de la BEA, dirigée par D. B. Craignant d'être pris dans le maelström du scandale, il aura vite fait de déposer une plainte contre la direction de l'unité bancaire (BEA) n°74 de Medioni et contre la BCIA qui a avalisé 41 traites au profit de plusieurs commerçants cités au cours du procès. Ce sont 43 personnes qui ont été arrêtées en 2003, dont le directeur de l'agence BEA de Medioni et celui de l'unité de Sig, des responsables de caisses, le DG de la BCIA, le patron de la Sotrapla ainsi que la plupart des commerçants fictifs. L'enquête, qui a duré quatre longues années, avait ciblé des patrons des grandes boîtes d'importation et un nombre important de commerçants imaginaires. Aux dernières nouvelles, le dernier accusé en cavale depuis 2003 vient d'être arrêté à son tour. Une affaire à suivre...