Les mis en cause encourent des peines allant jusqu'à 10 ans de prison ferme. C'est aujourd'hui que s'ouvrira, devant le tribunal criminel d'Oran, le procès concernant l'affaire de détournement de plus de 13 milliards de dinars à la Bcia (ex-Banque commerciale et industrielle d'Algérie) impliquant 57 personnes. C'est ce qu'a déclaré, hier, le procureur général près la cour de justice d'Oran, M.Zeghmati Belkacem, lors d'un point de presse. Le magistrat a expliqué au sujet des inculpés qu'ils étaient au départ 68 personnes et que 10 d'entre elles ont bénéficié d'un non-lieu et qu'un accusé est décédé en détention. Au sujet de l'état des 57 inculpés dans cette affaire connue sous le nom de «l'affaire des traites avalisées», le magistrat a précisé que 37 d'entre eux, sont en détention provisoire, 7 sous contrôle judiciaire et 2 en liberté provisoire. Les prévenus, dont la majorité sont des ex-fonctionnaires de la Bcia et de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ainsi que des commerçants, seront présentés sous les chefs d'inculpation de dilapidation de deniers publics pour certains, tandis que les autres seront jugés pour complicité. Il est à rappeler que cette affaire remontant au mois de mai 2003, avait été dévoilée suite à la plainte déposée par la direction régionale de la BEA contre les responsables de la Bcia après avoir constaté que cette dernière n'était plusa en mesure d'honorer ses engagements. Des engagements qui consistent à rembourser les retraits effectués par les titulaires de comptes à la Bcia auprès de deux agences de la BEA à Oran. Le procureur général a indiqué, par ailleurs, que plusieurs témoins seront appelés à la barre et pas moins d'une centaine d'avocats seront présents au cours de ce procès où la Banque extérieure d'Algérie (BEA) s'est constituée partie civile. Un procureur de la République, spécialiste et diplômé en la matière, a indiqué le conférencier, se chargera de représenter le ministère public. Concernant les réquisitions, le procureur général près la cour de justice d'Oran, a indiqué que «les mis en cause encourent des peines allant jusqu'à 10 ans de prison ferme». Cela, en précisant que les peines seront proportionnelles au degré d'implication de chacun des accusés. Il est à rappeler que ce procès avait été reporté après le pourvoi en cassation interjeté près de la Cour suprême par certains des mis en cause. Un pourvoi intervenant après le classement de cette affaire par la chambre d'accusation près la cour de justice d'Oran dans la case des affaires criminelles. Cependant, en juin dernier, la Cour suprême jugeait recevables quatre des pourvois interjetés, dont les dossiers furent réexaminés par la chambre d'accusation qui décida de maintenir le renvoi des inculpés devant le tribunal criminel. Ainsi donc, après les aigrefins de la BNA et la Badr, c'est au tour des dilapidateurs de la Bcia de passer devant la justice. Les machines semblent être mises en branle.