La droite au pouvoir en France a subi un nouvel échec cinglant, hier, lors du second tour d'élections locales largement remportées par la gauche et marquées par la confirmation de l'implantation de l'extrême droite, lors du dernier scrutin avant la présidentielle de 2012. Le parti socialiste (PS) a recueilli 35% des voix au second tour des cantonales (élections au niveau des départements), devant l'UMP du président Nicolas Sarkozy avec 18,89%, tandis que le Front national (FN, extrême droite), présent au deuxième tour dans un quart des cantons à pourvoir, a obtenu 10,01%, selon les premières estimations du ministère de l'Intérieur. Le scrutin a été marqué par une abstention record supérieure à 56% selon l'institut de sondage Ipsos. “Les Français ont ouvert la voie du changement, nous allons nous y engouffrer”, a promis la patronne du Parti socialiste, Martine Aubry, annonçant que le PS allait présenter, le 5 avril, son projet politique, notamment en vue de la présidentielle de 2012. “Il faudra compter avec le FN dans les premières places aux prochaines élections, présidentielle et législatives. La recomposition de la vie politique en France est en cours”, a souligné de son côté la dirigeante du FN, Marine Le Pen. Actuellement, la gauche est majoritaire dans 58 départements, la droite dirige les 42 autres. Dans une dizaine de départements, les majorités sont fragiles et pourraient basculer, surtout en faveur de la gauche.