Selon les premières analyses, la démarche prônée par Nicolas Sarkozy dans la gestion des affaires d'Etat depuis son élection a énormément influé sur le vote des Français dans ce premier tour des élections législatives marquées par l'écroulement des partis extrémistes, notamment le Front national de Jean-Marie Le Pen. Le nouveau locataire de l'Elysée a constitué un élément déterminant dans le choix des futurs députés français d'après les premières analyses du scrutin. Les électeurs de ce premier tour des législatives se sont surtout prononcés par rapport à Nicolas Sarkozy, indique le sondage réalisé par Ipsos-Dell pour France 2, Europe 1, le Point et 20 minutes. Ainsi, 54% des Français, qui se sont rendus aux urnes, ont affirmé que leur choix dans ce vote avait été déterminé par leur opinion sur la politique menée par le président de la République, contre 38% qui disent que leur opinion s'est faite sur les candidats présents dans leur circonscription. Les chiffres montrent en effet que 73%, et c'est également le cas pour les électeurs d'extrême gauche (56%), et les électeurs divers droite (55%), ont fait leur choix en fonction de la politique présidentielle. Ces mêmes électeurs envisagent en général de voter au second tour des législatives suivant la même tendance qu'au premier : 99% des sondés, disant avoir choisi l'UMP et le Nouveau centre, disent avoir l'intention de voter à droite au second tour, tandis que 98% des électeurs ayant mis dans l'urne un bulletin PS, PRG, MRC ou divers gauche voteront à gauche dimanche prochain. Au total, 54% des électeurs interrogés disent souhaiter une victoire de la droite dimanche prochain et 36% une victoire de la gauche, 10% ne se prononçant pas. Si ces intentions se confirment, le raz-de-marée de l'UMP ne sera que plus grand et confirmera l'écroulement du PS et l'éclipse des partis extrémistes, à l'image du Front national, dont le net recul électoral enregistré à la présidentielle s'est confirmé. Le FN ne devrait avoir aucun député. Avec 10,44% des voix au 1er tour de la présidentielle, Le Pen avait déjà subi un échec électoral, par rapport à ses 16,86% de 2002 qui lui avaient permis de se qualifier pour le second tour. Il faut dire que Nicolas Sarkozy avait réussi à séduire une partie de l'électorat frontiste. Ce nouvel échec risque de sonner le glas pour ce parti extrémiste, surtout qu'une bagarre de succession et des caisses vides s'annoncent au sein du FN. En dépit de cela, Jean-Marie Le Pen, qui fêtera ses 79 ans le 20 juin prochain, a déjà annoncé qu'il serait candidat à sa succession lors du congrès du FN des 17 et 18 novembre à Bordeaux, après un règne de presque 35 ans. L'autre grand perdant de ces législatives est le Mouvement démocrate de François Bayrou, troisième homme de la présidentielle, qui se retrouve laminé avec la perspective, au mieux, de quatre sièges. Par contre, les communistes ont résisté mieux que prévu, même s'ils devaient perdre leur groupe parlementaire, avec seulement 6 à 17 députés projetés, tandis que les Verts espèrent sauver leurs 3 sortants. Le fort taux d'abstention, 39,5%, est désigné comme la cause directe de la chute des partis extrémistes de gauche et de droite, d'où l'appel à une mobilisation générale du PS pour le deuxième tour, dans la perspective de limiter les dégâts. K. ABDELKAMEL