Après des mois de crise universitaire, le ministre de l'Enseignement supérieur a fini par se positionner officiellement, dimanche, en début de soirée, à l'auditorium du village universitaire de l'USTHB. C'est à l'issue de la lecture des rapports des trois commissions installées lors des travaux de la Conférence nationale portant passerelles et correspondances entre le système classique et le LMD que Rachid Harraoubia a tranché. Les réponses de la tutelle aux propositions adoptées par les conférenciers auront été immédiates. Le ministre a préféré clore les débats en annonçant la position de son département par rapport aux propositions retenues par les trois commissions. “À la lumière des recommandations dégagées, le ministère de l'Enseignement supérieur s'engage” à concrétiser les recommandations sur lesquelles il y a eu consensus. S'agissant des autres propositions faites par les étudiants des grandes écoles et qui sont restées en suspens, le ministre révélera qu'elles “seront soumises à un comité d'experts algériens et internationaux de France, du Canada, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis”. L'orateur insistera sur les délais de cette expertise : “Avant la fin de l'année en cours.” Cette déclaration de Harraoubia a été faite pour rassurer les étudiants des grandes écoles qui se sont distingués en se révoltant et critiquant en plénière le déroulement des travaux de la commission chargée des grandes écoles. Le ministre fulmine : “Vous avez eu le temps de parler et de débattre au sein de la commission.” Les étudiants insistent. “Nous n'avons pas adopté le rapport de la commission car il n'y a pas eu de débat, contrairement à ce qui a été dit”, lancent les délégués à la fin de la lecture de la synthèse par le rapporteur. Pour ce qui est des recommandations que la tutelle a adoptées et s'est engagée à concrétiser, Harraoubia citera en premier lieu : la concrétisation du principe de la formation séparée entre les deux systèmes : classique et LMD ; le maintien du magistère pour les étudiants du système classique jusqu'à son extinction, voire jusqu'à son dernier étudiant, et encourager l'ouverture d'un plus grand nombre de postes de magistère pour l'ancien système. Pour ce faire, le ministre de l'Enseignement supérieur a exhorté les chefs d'établissement présents “à déposer rapidement les demandes d'ouverture de postes pour ce concours en vue de prendre les dispositions nécessaires le plus tôt possible”. La même demande a été faite pour le mastère. Le conférencier a également donné son approbation pour la création d'écoles doctorales et la possibilité de la correspondance du système classique au LMD, “selon une dynamique basée sur des critères pédagogiques”. Harraoubia a, par ailleurs, répondu favorablement à la recommandation portant création de commission mixte (ministère de l'Enseignement supérieur et ministère de l'Education nationale) en vue d'engager la réflexion sur la révision des programmes selon les besoins économiques, le droit des étudiants en ingéniorat du système classique à participer aux concours de formation à l'étranger. Le dossier des écoles préparatoires n'était pas en reste, puisque Rachid Harraoubia a annoncé la prise en charge, par son département, de la recommandation visant l'élaboration du statut particulier de ces écoles. Et de rassurer les élèves de ces écoles que la tutelle maintient la délivrance des diplômes d'ingénieur d'Etat, d'architecte et de vétérinaire. “Les structures concernées ont été invitées à préparer les textes appropriés”, révèle Harraoubia. Ce sont, pour l'heure, les seules décisions que la tutelle compte prendre en charge. À signaler que les travaux de la conférence n'ont pris que quelque quatre heures. La matinée ayant été monopolisée par Harraoubia, ce n'est qu'en début d'après-midi que les ateliers ont commencé leurs travaux pour finir à 17 heures. Ce n'est qu'aux environs de 19 heures que la plénière a repris pour la lecture des rapports et la déclaration de Harraoubia.