Le Conseil des ministres du 22 février 2011 a pris un certain nombre de décisions concernant le financement des entreprises. Elles consistent à d'optimiser la politique de soutien de l'Etat en faveur de l'investissement en veillant à ce que les facilitations, les mesures préférentielles, les exemptions et les aides aux nouvelles créations d'entreprises s'inscrivent dans une logique économique de plus en plus prononcée et ne s'opèrent pas au profit exclusif des jeunes entreprises. Autrement dit, l'appui de l'Etat est nécessaire pour “booster” l'insertion économique des jeunes, notamment en début de carrière professionnelle. Il ne peut, cependant, produire ses pleins effets et constituer un levier réel de croissance que s'il s'élargit à tous les segments du tissu d'entreprises à travers une action d'envergure durable qui repose sur des instruments économiques et de management moderne. Une politique d'appui de l'Etat orientée vers l'émergence du tissu national de toutes les entreprises Il s'agit d'une triple orientation par la voie légale, réglementaire et d'incitation financière en faveur de l'entreprise. Dans sa conception globale, la politique d'appui de l'Etat s'insère dans un cadre déterminé par quatre éléments : - les règles obligatoires de constitution des apports : investissements étrangers/investissements nationaux ; - le partenariat obligatoire pour la réalisation de marchés publics ; - la préférence nationale dans l'octroi des marchés et commandes publics ; - la création fortement assistée de nouvelles entreprises. Les instruments utilisés résident soit dans l'instauration d'obligations légales, soit dans l'octroi d'incitations financières directes ou indirectes. Dans ce cadre, les nouvelles mesures gouvernementales appuient les dispositifs Ansej et Cnac, élargissent le leasing et introduisent de nouveaux instruments de financement : le capital investissement et le capital risque. Toutes ces mesures sont destinées à réduire le coût du financement et augmenter la compétitivité des entreprises à travers une réhabilitation des marges. Les impératifs d'insertion et de coaching des jeunes entreprises À l'évidence les contraintes, coûts et délais de financement sont suffisamment soutenus par les pouvoirs publics. Il en résultera plusieurs exigences au niveau des acteurs du marché bancaire et financier et des opérateurs de la sphère réelle. Le rythme élevé de création de nouvelles et de jeunes entreprises devrait entraîner trois conséquences : a- l'assouplissement des procédures en amont de la création impose une vigilance et une maîtrise des risques en aval des créations ; b- la phase de mise en exploitation devient complexe et fait apparaître les difficultés d'insertion dans le marché réel ; c- l'accompagnement individuel durant la phase de création ne peut demeurer efficient que s'il se transforme en accompagnement actif de la part d'un réseau d'institutions et de bureau conseils devant être impliqués, y compris par une participation aux résultats des entreprises créées.D'où la nécessité d'instaurer et d'organiser des réseaux de parrainage et de coaching par filière et par région (grande entreprises et PME mûres vers les micro-entreprises). Nécessité d'une action simultanée sur tous les segments du tissu “corporate” Le tissu algérien des entreprises se structure progressivement. Les efforts consentis par les pouvoirs publics, notamment en matière financière, entraînent des créations de nouvelles entreprises selon un rythme élevé. Il y a nécessité d'insérer ces créations dans le tissu actif d'entreprises en vue de leur conférer une viabilité économique et une compétitivité acceptable. Ceci implique la conduite de quatre actions :- une action consistant à donner une préférence aux PME et micro-entreprises dans l'exécution des commandes et marchés publics. C'est une démarche déjà engagée, mais qui peut trouver une limite dans les faits, en matière technologique et de niveau de professionnalisme ; - un confortement du tissu des grandes entreprises et de PME déjà existantes ; - le programme de sauvetage et de mise à niveau des PME ; - la modernisation des agences et institutions publiques chargées de la mise en œuvre de la politique de soutien de l'Etat. En conclusion, on peut dire que la situation actuelle de notre économie, la qualité du cadre macroéconomique et l'importance des instruments d'intervention de soutien et d'appui de l'Etat en faveur de l'investissement et de l'entrepreunariat, constituent des atouts qui sont de nature à relancer, selon une logique économique, la réhabilitation et l'expansion du tissu d'entreprises, notamment des PME/PMI. Le financement, en croissance constante, est appelé à connaître des améliorations qualitatives ; les Banques demeurant les leviers et les principaux bailleurs de fonds. Mais il est indispensable de conforter les incitations et les apports financiers par un management plus rigoureux des entreprises et une maîtrise des aspects technologiques et commerciaux. L'action sur les réglementations économiques, les politiques publiques sectorielles et les mesures financières doivent tendre, toutes et plus que jamais, vers les entreprises : toutes tailles et toutes générations confondues. (*) résumé de la communication, A. B, Délégué général de l'Abef