Pas moins d'une quinzaine de personnes ont été blessées, vendredi, suite à une rixe. Laquelle rixe a opposé les membres d'une dizaine de familles ayant investi la rue, dès la matinée, au village Laâzib, dans la commune d'Akbou, pour réclamer des terres agricoles, acquises ces dernières années par un industriel local, le patron de la Sarl Ifri en l'occurrence. Les familles protestataires, issues des communes limitrophes (Ouzellaguen, Chellata et Amalou), s'appuyant sur un acte notarié datant de 1862 qu'ils venaient de se procurer, réclament la restitution de quelques 160 ha de terres qui appartiendraient à leurs ancêtres. “Maintenant que nous avons entre les mains un acte authentique, nous ne nous laisserons pas faire. Nous sommes déterminés à rester mobilisés et à recourir à toutes les actions pacifiques jusqu'à la récupération de nos biens”, nous dira l'un des membres des familles protestataires. Pour sa part, le patron de la Sarl Ifri estime avoir acquis légalement et à coup de milliards ces biens auprès des héritiers du Bachagha Benali Chérif, établis depuis des décennies en Tunisie. Il est à déplorer la tournure violente prise par l'action de protestation organisée vendredi qui, pourtant, se voulait pacifique. En effet, des incidents, qui ont failli tourner au drame, ont fini par émailler ce mouvement. à l'origine de ces incidents, l'incendie par les citoyens, se proclamant des propriétaires terriens, d'un camion semi-remorque appartenant à la Sarl Ifri, qui était de passage sur les lieux de la protestation, sur la RN26. Réagissant à cet acte de sabotage, le patron de la Sarl Ifri a aussitôt fait appel aux membres de sa famille et à ses agents de sécurité qui se sont rués sur les lieux, munis d'armes blanches, pour s'en prendre aux familles contestataires. Des éléments de la Gendarmerie nationale, des élus locaux et des notables de la région ont dû intervenir pour calmer les esprits et appeler à la sagesse. Même le muezzin de la toute nouvelle mosquée du 20-Août-1956, dont les travaux d'aménagement ont été réalisés à titre gracieux par le patron de la Sarl Ifri, n'a pu rester indifférent, puisqu'il lança du haut de son minaret un appel à la population locale en vue d'intervenir pour rappeler les deux camps en conflit à la raison. à noter que les personnes blessées ont été aussitôt évacuées à la polyclinique d'Ouzellaguen pour recevoir les soins nécessaires. Fort heureusement, aucun cas grave n'est à déplorer, nous signale-t-on. Pour rappel, la Sarl Ifri, spécialisée dans la commercialisation de boissons minérales et gazeuses, avait acheté des dizaines d'hectares de terres à vocation agricole longeant la rive gauche de la Soummam, dans le cadre d'un projet d'investissement dans le domaine oléicole. KAMEL OUHNIA