Le village d'Ifri Ouzellaguen qui avait abrité, un certain 20 août 1956, les travaux du Congrès de la Soummam, ne suscite toujours pas l'intérêt des officiels qui continuent à bouder ce site historique, devenu ces dernières années l'arène de tous les combats politiques. En effet, après avoir servi pendant de longues années de tribune pour les officiels, qui y organisaient des festins et profitaient de cette date historique pour venir chanter le passé glorieux de nos ancêtres, cette bourgade de la Soummam demeure livrée à elle-même. Abandonné par les pouvoirs publics depuis des années, Ifri, qui devrait être un lieu de pèlerinage pour tous les algériens, est malheureusement aujourd'hui otage des luttes politiciennes qui ne servent ni la population locale ni la région, encore moins l'histoire de notre pays. Contrairement aux persistantes rumeurs de ces derniers jours, faisant état de la venue d'une délégation officielle à Ifri, aucun représentant du gouvernement algérien n'a daigné y mettre les pieds. Même le wali de Béjaïa, qu'on a annoncé la veille du 20 août comme hôte de la localité d'Ouzellaguen, a fini par s'inscrire aux abonnés absents. Le programme des festivités officielles, élaboré cette année par le secrétaire général de la commune d'Ouzellaguen, en sa qualité de chargé des affaires publiques de la municipalité, a été réduit aux cérémonies de recueillement organisées en étroite collaboration avec les membres de la famille révolutionnaire de la région, à la mémoire des martyrs d'hier et d'aujourd'hui, ainsi qu'une virée au village d'Ifri. Un couscous populaire a été offert, hier, aux invités de la commune, au niveau du CEM Djemaâ, près d'Ifri. Grâce au concours de quelques industriels locaux, les responsables de l'APC ont pu arrêter ce programme, en catastrophe, étant donné que les caisses de la commune sont vides. On croit savoir que les élus sortants (FFS) n'ont laissé que la dérisoire somme de 39 000 dinars. C'est le propriétaire de la société Ifri-Olive qui a eu l'initiative d'organiser ce banquet, en incitant les autres patrons de la région à y contribuer. KAMEL OUHNIA