Réveiller les mémoires pour qu'elles ne sombrent pas dans l'oubli afin de faire face aux peurs et aux horreurs passés sont des sujets qu'on retrouve dans le dernier roman de Nabile Fares Il était une fois, l'Algérie. Loin d'être un conte de fée ou tout le monde trouve son bonheur et qui s'achève par une “happy end”, l'auteur dresse un tableau sombre inspiré de faits divers durant la décennie noire. Le roman comporte plusieurs personnages dont chacun est le narrateur de sa propre histoire. Le récit débute par la disparition de Selma une enseignante de français enlevée, laissant pour orpheline Tania qui est une jeune adolescente. Le journaliste et écrivain amateur Slimane Driff entre en scène pour enquêter sur les circonstances de cet enlèvement. D'autres acteurs figurent dans cette tragédie, notamment Linda l'artiste peintre amie du journaliste, la psychothérapeute qui narre des bribes de toutes ces histoires, le ministre de la Santé… Dans une ville chaotique où le massacre, la peur, la terreur, les meurtres, les enlèvements sont les ingrédients de la vie quotidienne de ces gens-là, Slimane Driff décide de retrouver cette femme mais de fil en aiguille trace son chemin vers d'autres monstruosités, d'autres catastrophes perpétrées soit par l'homme soit par la nature. Le journaliste revient sur le tremblement de terre de Boumerdès en 2003, qui a causé de nombreuses pertes humaines et matérielles dans ce havre de paix pour les gens de la région qui croyaient leurs bâtisses immunisées contre les séismes. Dans ce passage l'auteur revient sur la négligence de ces entrepreneurs ayant hérité le renom d'“architecte”. À travers ces péripéties, le journaliste comprend que l'histoire algérienne est continuelle depuis l'indépendance. Psychanalyste et sociologue, Nabile Fares, met le cerveau en éveil, en utilisant le Moi intérieur et en recherchant dans le subconscient de chacun. Sur des textes poétiques, l'auteur utilise des fragments de mots, reliés les uns aux autres mais dans chaque paragraphe un intrus fait son apparition pour conter une autre histoire, une histoire oubliée. Hana Menasria Il était une fois, l'Algérie de Nabile Farès. Roman, 160 pages. Editions Achab. 300 DA.