Ceux qui se sont empressés de donner au club du regretté Sikki Omar un statut de professionnel, avec la création d'une S/SPA, viennent tout simplement de réaliser à leurs dépens que ce fut, peut-être, une grossière erreur. Pendant ce temps, avec les promesses mielleuses des pouvoirs publics quant aux avantages qui seront accordés aux clubs professionnels, tout le monde a cru au père Noël. Avec un capital de 160 millions de DA et des dépenses estimées à ce jour, et ce après sept mois seulement du début de la compétition, à plus de 2 milliards de centimes, et des créances non régularisées évaluées à 277 millions de centimes, sans compter les dettes des joueurs et de l'entraîneur dont le cumul, depuis le mois de septembre, avoisine les 2 milliards de centimes, selon les contrats, la direction du club s'est retrouvée dans une situation épineuse, comme nous l'a affirmé M. Baki Larbi, PDG de la S/SPA-CRT : “Nos recettes sont limitées à 3 775 340 DA, grâce à une subvention de 1 million accordée par la FAF et aux deux contributions de la Sonelgaz et du port de Ghazaouet, avec respectivement 2 millions et 300 000 DA. Quant à la billetterie, celle-ci nous a ramené 75 347,25 DA.” Une telle crise financière a donc eu des conséquences désastreuses sur le groupe qui caracole au bas du classement, en raison de la démobilisation d'un grand nombre de joueurs qui refusaient de se nourrir de promesses et d'illusions après avoir pris leur mal en patience depuis le début de la compétition. “Jusqu'à ce jour, les pouvoirs publics, qui se sont empressés de lancer le professionnalisme dans notre pays, n'ont toujours pas tenu leurs promesses. Alors que la saison tire à sa fin, on vient de nous remettre les cahiers des charges alors que le fonds de soutien public aux clubs professionnels vient tout juste d'être institué à la faveur du décret exécutif 11-23 du 26 janvier 2011. Côté terrain, rien n'a été fait sur le plan local”, fait remarquer M. Baki qui pointe du doigt ses détracteurs parmi ses proches collaborateurs, dont certains font partie du conseil d'administration, qui continuent de porter atteinte à la bonne marche du club et qui, selon lui, sont à l'origine de la situation qui prévaut au sein du CRT. “Le club souffre aussi du comportement inadmissible de ces derniers, mais aussi et surtout des élus qui ne font rien pour aider le club dans l'intérêt de la jeunesse, qu'ils sollicitent pourtant lors de chaque élection locale”, nous fait encore savoir notre interlocuteur qui précise que “le club est miné d'abord de l'intérieur”. Pour étayer ses dires, M. Baki nous cite l'exemple de l'un des actionnaires qui a eu recours à un huissier de justice pour se faire rembourser un chèque de garantie d'un montant de 18 millions de centimes remis par ses soins pour régulariser une partie des primes des joueurs. “Plus grave encore, nous assistons à une gestion parallèle et illégale à mon insu. Des parties occultes se démènent pour procurer de l'argent afin de l'attribuer aux joueurs ? D'où vient cet argent ? Et dans quel intérêt ?” s'interroge-t-il, avant de nous informer que les membres du conseil d'administration ne se sont jamais réunis. “Certains sont allés jusqu'à exiger le départ des joueurs professionnels et leur remplacement par ceux des U20, alors que les premiers sont liés par des contrats au club.” C'est dire que sur le plan de la mentalité, il y aura encore du chemin à parcourir pour se mettre à l'heure du professionnalisme. Si le CRT continue de souffrir de cette situation, c'est aussi par la faute de gens malintentionnés, les mêmes d'ailleurs qui continuent de rôder autour du club et de lui nuire. D'où le manque d'empressement des pouvoirs publics locaux de venir en aide à ce prestigieux club si cher à Sikki Omar. M. L.