Dans son point de presse, animé hier dans son nouveau siège, sis à Chéraga, le président de l'Ordre national des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, a déclaré que son institution propose, en complément du dispositif législatif existant relatif à la nouvelle loi sanitaire, la séparation des trois Ordres (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes). En outre, il a plaidé pour le maintien et l'indépendance des Ordres et le caractère exécutoire de leurs décisions, et la désignation d'un magistrat issu du conseil d'Etat pour assister le conseil national à travers sa commission nationale de discipline. Lotfi Benbahmed a précisé aussi qu'il faut intégrer dans l'ensemble des conseils régionaux un pharmacien inspecteur représentant le ministre de la Santé et prévoir des dispositions transitoires garantissant la continuité de l'action des missions de l'Ordre dans l'attente de la promulgation du dispositif réglementaire. “Il est également important de réaffirmer le principe d'inscription et de cotisation à l'ensemble des praticiens, secteurs public et privé confondus, affirmer le caractère obligatoire de la formation continue et prévoir des dispositions réglementaires assurant son financement et sa faisabilité”, insiste-t-il. Parmi les propositions du conseil, celle d'“asseoir la position de partenaire naturel des pouvoirs publics de l'Ordre en réaffirmant l'obligation de consultation préalable sur l'ensemble des aspects législatifs et réglementaires liés à l'exercice pharmaceutique”. Abordant le problème relatif aux officines publiques fermées depuis des années, le président de l'Ordre dira : “L'équation est simple : presque 1 000 pharmacies Endimed passées sous tutelle du ministère de la Santé et des milliers de pharmaciens sans emploi.” D'où la décision du conseil de céder ces officines aux jeunes pharmaciens dans le cadre des dispositifs de l'emploi des jeunes. “Cette cession trouvera tout l'appui de l'Ordre des pharmaciens et sa mise en œuvre permettra aux zones déshéritées, où se trouve la majorité de ces officines, de bénéficier d'un service pharmaceutique de qualité”, assure M. Benbahmed. “Il est anormal de trouver des officines sans pharmaciens et des pharmaciens sans officines”, fait-il remarquer en recommandant de donner “ces pharmacies publiques fermées aux jeunes pharmaciens en chômage, en leur accordant des crédits ou autre forme d'aide, comme l'état est en train de faire avec les autres catégories de jeunes chômeurs.” À propos du problème relatif aux pharmacies d'officine, le conférencier propose une répartition géographique : soit une pharmacie pour 5 000 habitants. Ce qui permettra d'assurer une couverture optimale du territoire national, sa remise en cause pourrait créer des disparités importantes en termes de couverture sanitaire. L'orateur soulèvera, également, le phénomène des installations d'officines pharmaceutiques non réglementaires. Ces dernières se sont multipliées dans certaines wilayas en dépit de l'opposition constante de l'Ordre des pharmaciens. F. Aouzelleg