«La location du diplôme de pharmacien est un cancer pour notre profession», dixit le président de l'Ordre national des pharmacien (ONP), M. Lotfi Benbahmed, lors d'une conférence de presse, tenue, hier à Alger. Cette pratique s'est développée au point de constituer un préjudice pour la santé publique dans plusieurs wilayas, car ces gérants n'ont rien à voir avec la profession, estime Benbahmed qui explique que «c'est pour cette raison que l'ONP tire la sonnette d'alarme», ajoutant que s'il est difficile de réunir des preuves «dès qu'il y a le moindre indice, le gérant est poursuivi en pénal pour exercice illégal». Pour le moment, il y a deux affaires qui ont été traitées en pénal à Bab El-Oued et il a fallu 6 ans pour obtenir la fermeture de l'officine à cause du lobbying. A cet effet, l' ONP pense à une synergie avec l'administration pour débusquer tous les fraudeurs. Mais, le président de l'ONP reconnaît le désarroi de certains pharmaciens fraîchement diplômés et qui ne trouvent pas d'emploi. Les autres soucis de cet Ordre est la qualité de l'enseignement et l'institution de la formation continue, ainsi que la lutte contre la toxicomanie et le trafic de psychotropes. «Si le pharmacien est cité dans une enquête ou une affaire judiciaire pour trafic de psychotropes, l'Ordre constitue un avocat, le cas contraire, l'Ordre se constitue en partie civile et interdit au pharmacien son exercice durant 5 ans», a déclaré son président. Concernant le projet de loi sanitaire, l'ONP veut asseoir sa position de partenaire naturel des pouvoirs publics en réaffirmant l'obligation de consultation préalable sur l'ensemble des aspects législatifs et règlementaires liés à l'exercice pharmaceutique. A propos du pharmacien hospitalier, celui-ci est le parent pauvre du système de santé publique, affirmera l'orateur qui propose un statut comparable à ce qui existe dans les pays voisins pour assumer son rôle de praticien hospitalier à part entière.