Les travailleurs de l'institut rejettent tout dialogue avec l'actuelle direction qui a dévoyé les missions de l'INPED et demandent carrément l'arbitrage du ministre pour ce conflit qui oppose depuis plus de 26 jours les employés et le staff dirigeant. Préoccupé par la situation qui prévaut à l'INPED, le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement a encore dépêché, hier, une délégation ministérielle à l'Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED) pour tenter de trouver une solution au conflit qui oppose depuis plus de 26 jours les travailleurs et le staff dirigeant, a-t-on appris du ministère. Par ailleurs, dans une déclaration qui nous a été remise avant-hier, les travailleurs rejettent les imputations portées à leur encontre par le DG tout en lui reprochant d'enfoncer l'institut dans un abîme qu'il n'avait jamais connu. “Vous parlez de stratégie et de trajectoire de progrès alors que les champs de compétence de l'INPED sont royalement oubliés et échangés par des actions de formation et de sous-traitance des capacités qui n'ont absolument rien avoir avec les missions de l'institut", affirment les travailleurs dans leur document. Ces derniers précisent que “les indus privilèges ne sont pas détenus par les travailleurs qui n'ont que leur misérable salaire mais ce sont les responsables de l'institut qui bénéficient de voyages et autres séjours à l'étranger sans parler des salaires exorbitants et autres variables”. Sur la nouvelle stratégie de l'INPED, les travailleurs précisent que “les efforts nouveaux ne se retrouvent pas dans l'amélioration de la gestion de l'institut mais dans la déstabilisation de celui-ci à travers l'attribution de privilèges et l'installation d'un climat social malsain et angoissant”. Sur les résultats obtenus par l'INPED, ces deux dernières années, les travailleurs les imputent aux contrats signés avec le ministre de la Justice à l'époque de l'ancienne direction. “Comment expliquer l'abandon et le départ en milieu de formation d'une entreprise importante comme Naftal ainsi que l'absence de grandes entreprises publiques qui préfèrent former leurs stagiaires dans des instituts privés ?”, indique le document. Et d'ajouter : “Des séminaires et colloques ont été réalisés par le passé contrairement à ces deux dernières années où aucun séminaire n'a pu être organisé”. Evoquant les recrutements opérés, le document souligne “que ceux-ci ont été effectués sans respect de la convention collective et autres textes régissant l'institut”. Les travailleurs indiquent que “l'INPED n'a jamais été déficitaire et qu'il n'a reçu aucune subvention de l'Etat. Le malheur de l'institut, c'est la persistance structurelle de la mauvaise gestion comme l'explique le niveau de créances qui avoisinent 150% depuis des années”. Les travailleurs affirment être conscients de l'impact négatif de cette grève à très court terme. “Mais nous sommes persuadés et confiants quant à l'amélioration future de la situation de l'institut une fois les obstacles levés”, précisent-ils. À noter que les travailleurs rejettent tout dialogue avec l'actuelle direction et demandent l'arbitrage du ministre. Le directeur général de l'INPED, M. Mouffok, n'a pas souhaité, cette fois-ci, s'exprimer sur le sujet.