L'ex-raïs égyptien, Mohamed Hosni Moubarak, risque le même sort que Saddam Hussein, qui a fini au bout d'une corde de potence, s'il est reconnu coupable de répression meurtrière, ou une condamnation à perpétuité si la préméditation n'est pas prouvée, selon des magistrats égyptiens cités par la presse locale. L'ancien président égyptien, Hosni Moubarak, incarcéré dans le cadre d'une enquête sur la répression meurtrière de manifestations, encourrait une peine pouvant aller jusqu'à la pendaison s'il était reconnu coupable, à en croire des déclarations de magistrats égyptiens, qui se sont référés aux dispositions de la loi en la matière. C'est ce qu'ont rapporté des médias officiels cairotes dans leurs éditions d'hier, dont le quotidien El-Ahram. Ce dernier citant le président de la cour d'appel du Caire, Zakaria Chalach, affirme que Moubarak pourrait être exécuté s'il était reconnu coupable d'avoir provoqué la mort de manifestants de manière préméditée. Le magistrat se réfère aux témoignages de l'ancien ministre de l'Intérieur de Hosni Moubarak, Habib El-Adli, lui-même poursuivi pour avoir ordonné de tirer sur les protestataires contre le régime. Ces témoignages le rendraient complice s'ils venaient à être confirmés. Selon la même source, Habib Adli a affirmé que Moubarak lui avait ordonné d'utiliser la force contre les manifestants. À partir de là, Zakaria Chalach dit : “Si cela est prouvé, il (Moubarak, ndlr) recevra la même peine que la personne qui a conduit (la répression, ndlr), et il pourrait s'agir d'une exécution s'il était prouvé que les manifestants pacifiques ont été tués avec préméditation.” Dans le meilleur des cas, si la préméditation n'est pas prouvée, l'ex-raïs sera condamné à perpétuité, ajoute le juge. Il a également indiqué que Hosni Moubarak pourrait être condamné à une peine de trois à cinq ans de prison s'il était prouvé que la répression, opérée à la suite de ses ordres, a blessé des manifestants. Cela étant, l'enquête devrait durer au moins six mois, selon les déclarations d'un responsable du ministère public à la télévision d'Etat, et le procès au minimum un an, d'après M. Chalach. Pour rappel, une commission d'enquête commencera par ailleurs à interroger Hosni Moubarak et ses fils la semaine prochaine sur des accusations de corruption, toujours d'après El-Ahram. Alae et Gamal Moubarak risquent de 3 à 15 ans de prison si ces accusations étaient confirmées, a aussi révélé le président de la cour d'appel du Caire. Un procès de Moubarak fait partie des principales revendications des protestataires. Les groupes d'opposition ont annulé une manifestation prévue hier après l'annonce de la détention de l'ancien président et de ses fils. L'ancien chef de l'Etat égyptien, victime d'un accident cardiaque lors de son interrogatoire mardi dernier, se trouve en état d'arrestation à l'hôpital de Charm El-Cheikh, station balnéaire du Sinaï où il est assigné à résidence depuis sa chute le 11 février, alors que ses deux fils ont, eux, été transférés dans une prison du Caire. Gamal et Alae ont été placés mercredi en détention pour 15 jours dans le cadre d'une enquête judiciaire sur la violente répression du soulèvement de janvier et février, qui a fait quelque 800 morts, selon des sources officielles. Par ailleurs, une source médicale citée par l'agence officielle Mena a affirmé jeudi que l'état de santé de Hosni Moubarak, qui a eu un accident cardiaque mardi pendant un interrogatoire, est “stable et rassurant”.