Le non-paiement des rançons aux groupes terroristes demandé par l'Algérie est fermement soutenu par les états-Unis, qui estiment que cela permet à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'avoir une capacité à mobiliser des “ressources substantielles”, dont il faut la priver pour la combattre efficacement. Le financement du groupe terroriste Al-Qaïda Maghreb constitue toujours un sérieux souci pour le département d'état américain, dont le coordonnateur du contre-terrorisme, Daniel Benjamin, a affirmé qu'il avait une capacité à mobiliser des “ressources substantielles” à travers les enlèvements des otages contre rançon. Il a fait cette déclaration jeudi devant la sous-commission de terrorisme auprès de la Chambre américaine des représentants, en prévision de la transformation de l'office qu'il dirige en bureau de contre-terrorisme qui sera doté de prérogatives et de capacités plus larges. Abordant le point des autres groupes affiliés à Al-Qaïda à travers le monde, Daniel Benjamin a estimé que “Aqmi constituait une menace et aucun groupe terroriste ne s'est fait un plus grand nom en matière d'enlèvements contre rançon que ce groupe”. Il mettra le doigt sur le point important concernant l'avenir d'Aqmi, en expliquent que celle-ci “dépend du paiement de rançons pour se maintenir et se développer dans l'environnement hostile du Sahara”. Le haut responsable US soutiendra que le partenariat international pour la lutte contre le terrorisme était “la pierre angulaire de la politique américaine” afin de combattre ce fléau. “Les états-Unis ne peuvent pas faire face seuls à cette menace”, a-t-il déclaré. à partir de ce constat, M. Benjamin indiquera que les états-Unis tenaient “des consultations formelles bilatérales de lutte contre le terrorisme avec de nombreux pays”. Il citera notamment l'Algérie, la Chine, la Russie, le Pakistan, l'Inde, l'égypte, l'Australie et le Canada. Il soulignera que les consultations avec ces pays “ont permis de renforcer nos partenariats dans la lutte contre le terrorisme afin que nous puissions compléter les efforts de chacun dans la poursuite d'une approche globale à nos défis communs”. Sur ce point de la coopération internationale, il a révélé que la structure qu'il dirige a élaboré une nouvelle initiative multilatérale contre le terrorisme. Ce nouveau dispositif, fortement soutenu par la Maison-Blanche et la secrétaire d'état, Hillary Clinton, permettra, selon lui, de “combler une lacune importante dans l'architecture de la lutte contre le terrorisme international, qui est l'absence d'une centrale et d'une plate-forme intergouvernementale fiable permettant aux décideurs et aux professionnels des différentes régions du monde de s'engager sur une base soutenue sur les questions diverses de lutte”. Les soulèvements populaires, qui touchent des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, ont été abordés par Daniel Benjamin, qui a estimé que “cette vague de manifestations démocratiques à travers le monde arabe est prometteuse, mais comporte certains risques et périls”. “Si ces manifestations populaires n'ont pas fait référence aux visions incendiaires d'Al-Qaïda, qui a toujours soutenu que les changements ne pouvaient venir que par la violence, ces troubles politiques ont distrait les responsables de la sécurité et peuvent, ainsi, amener les groupes terroristes à tirer profit de cette situation et à trouver la facilité d'élaborer des complots avec ce que cela comporte comme implications significatives et inquiétantes pour les états en transition démocratique”, expliquera-t-il. Toutefois, il ajoutera que “si ces révoltes débouchaient sur des gouvernements non autoritaires et démocratiquement élus, l'argument avancé par Al-Qaïda selon lequel le terrorisme est le seul moyen de changement politique devrait être sévèrement délégitimé”. Daniel Benjamin insistera sur le fait qu'il s'agit d'un “moment de grande opportunité pour la politique américaine”, précisant que cela représentait “un espoir à long terme” pour lequel les états-Unis “vont devoir travailler dur pour le réaliser”.